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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

Puis Bhagavat prononça en ce moment-là cette stance :

 Les portes de l’Amrta vont être ouvertes ;
Quiconque désire entendre, qu’il guérisse ses doutes.
Brahmâ, j’annoncerai la loi aux hommes,
Cette loi de satisfaction, irréprochable et humble.

Puis Brahmâ, le maître du monde, pensa en lui-même : Ah ! Bhagavat annoncera la loi. Ah ! le Sugata annoncera la loi. — À cette pensée, à cette certitude, il se réjouit, fut content, très content, et avec une joie centuplée, le cœur à l’aise, il adora avec la tête les deux pieds de Bhagavat. Après quoi, ayant tourné trois fois autour de Bhagavat, il disparut.

3. MANQUE D’AUDITEURS CAPABLES

Ensuite Bhagavat eut cette pensée : À qui enseignerai-je premièrement la loi ? Telle fut sa réflexion. Puis Bhagavat eut encore cette pensée : Oh ! c’est à cet Arâta Kâlâma que je dois enseigner la loi tout d’abord. Car il a été mon premier maître, lui personnellement ; en conséquence, si je l’honore en lui rendant le premier des honneurs, si je le respecte en lui rendant le premier des respects (hommages), il se réjouira et aura foi dans les conceptions supérieures.

Les dieux dirent à Bhagavat : Vénérable, Arâta Kâlâma est mort, il y a de cela une semaine.

Bhagavat réfléchit alors ; assis et produisant la vue de la haute science, (il vit en effet, que) Arâta Kâlâma était mort depuis déjà une semaine. Bhagavat eut donc cette pensée : Hélas ! Arâta Kâlâma est mort et n’est véritablement plus. Hélas ! puisque Arâta Kâlâma est mort et n’est véritablement plus, il n’a pas entendu cette discipline de la loi ; s’il avait entendu cette discipline de la loi, il l’aurait comprise !

Ensuite Bhagavat fit cette réflexion : À qui enseignerai-je la loi en premier ? Puis Bhagavat eut aussitôt cette pensée : C’est à Rudraka fils de Râma que je dois enseigner la loi d’abord. Il a été mon premier maître, lui personnellement. En conséquence, si je l’honore en lui rendant le premier des honneurs, si je le respecte en lui rendant le premier des hommages, il se réjouira et aura foi dans les conceptions supérieures.