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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

hommes et des dieux ; il fut entouré de respects, entouré d’hommages, entouré d’offrandes. Des aliments, des mets préparés et délicats furent distribués. Toutes les troupes des Çàkyas s’étant rassemblées, firent entendre des cris d’allégresse, donnèrent des présents et firent de bonnes œuvres, et trente-deux mille Brahmanes furent rassasiés chaque jour, et tout ce dont ils avaient besoin, on le leur donnait. Et Çakra, le maître des dieux et Brahmâ, dans cette assemblée de Brahmanes, ayant pris la figure de jeunes Brahmanes et s’étant assis à la première place, firent, tous les deux, entendre ces Gâthâs de bon augure :


44. Puisque les voies mauvaises sont adoucies, puisque tout le monde est heureux, certainement celui qui apporte le bonheur est né ; il établira le monde dans le bonheur.

45. Puisque, par des lumières qui détruisent les ténèbres, les lumières du soleil et de la lune sont éclipsées et ne brillent plus, certainement celui qui a l’éclat des mérites est apparu.

40. Puisque les aveugles voient, puisque les sourds entendent, puisque les fous ont retrouvé la mémoire, il sera, dans le monde, honoré de Tchàityas.

47. Puisque les corruptions naturelles ne tourmentent plus, puisqu’on est devenu bienveillant dans le monde ; sans nul doute il sera digne des hommages de dix millions de Brahmas.

48. Puisque les Çàlas sont couverts de fleurs, et la terre aplanie, certainement il sera digne des hommages du monde entier et omniscient.

49. Puisque le monde est sans trouble, puisque le grand lotus est apparu, sans nul doute, rempli d’une grande splendeur, il sera le guide du monde. 50. Puisque de douces brises embaumées de senteurs divines apaisent la souffrance des êtres, il sera le roi des médecins.

51. Puisque les cent dieux aussi qui sont dans la région de la forme sont délivrés de leurs passions et s’inclinent, les mains jointes, il sera digne des offrandes.

52. Puisque les hommes voient les dieux et que les dieux voient les hommes sans se nuire les uns aux autres, celui-ci sera le conducteur de la caravane (des êtres).

53. Puisque les feux sont éteints et toutes les rivières arrêtées ; puisque la terre est doucement ébranlée, il sera celui qui voit la vérité. Ainsi donc, Religieux, sept jours après la naissance du Bôdhisattva, sa mère Mâyâ Dêvî arriva au temps de sa mort. Quand elle fut morte, elle put renaître au milieu des dieux Trayastrimçats.

Mais, Religieux, si vous croyez que c’est par la faute du Bôdhisattva que Mâyâ Dêvî arriva au temps de sa mort, ce n’est certes pas ainsi qu’il faut