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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

la joie à tous les êtres ? Mon corps est rempli de bien-être, et mon esprit apaisé éprouve un calme suprême.

56. Serait-ce un dieu ou bien un Asoura, un Garouda ou bien un Kinnara ? Le nom de Bouddha, qu’est-ce que ce titre inconnu auparavant, qui apporte la joie et le plaisir ? Avec son œil divin il (le Rïchi) regarde, aux dix points de l’espace, les montagnes la terre, la mer, et voit bien des choses merveilleuses sur la terre, la montagne et la mer.

57. Cette lumière aux belles couleurs qui brille réjouit le corps, et puisque des rameaux délicats de corail sont nés sur le sommet de la montagne, puisque les arbre, sont chargés de fleurs et ornés de fruits divers, il est clair que, dans les trois mondes, il y aura bientôt l’apparition d’un joyau.

58. Puisque la terre brille, tout entière unie et sans tache comme la paume de la main puisque les dieux, le cœur rempli de joie, agitent des vêtements dans le ciel ; puisque sur la mer, séjour du roi des Nâgas, des joyaux merveilleux surnagent, il est clair que le joyau des Djinas, producteur de la mine de la loi, est apparu dans le séjour du Djambou.

59. Puisque les (misères des) voies mauvaises sont apaisées, les êtres délivrés de la douleur et.remplis d’aise ; puisque les troupes des dieux qui sont dans l’étendue des cieux s’en vont remplis de joie, puisqu’ils font entendre le son doux et allant au cœur de chant divins, ces choses-là sont les signes que, dans les trois mondes, il y a l’apparition d’un joyau.

60. Asita regarde le pays qu’on appelle Djambou avec son œil divin, et il voit dans la ville appelée Kapila, la ville par excellence, dans la demeure du roi Çouddhôdana, celui qui est né portant les signes de l’éclat du mérite, égal en force à Nârâyana. A cette vue, son cœur étant rempli de joie, la force du Rïolii au cœur joyeux fut augmentée.

61. Empressé et se hâtant, l’esprit plein d’étonnement, étant allé, accompagné de son disciple à Kapila, la ville par excellence, il se tint à la porte du prince des hommes. En voyant plusieurs Niyoutas de Kôtis d’êtres attachés (au roi), le vieux P>ïchi, dit au cocher du roi : Annonce promptement qu’un Rïchi se tient à la porte.

62. (Celui-ci) ayant entendu et étant aussitôt entré dans le palais du roi, lui parla ainsi : A la porte, sire, se tient un ascète, vieux et cassé. Cet excellent Rlchi se fait une joie d’entrer dans la maison du roi. Que votre permission soit donnée, le meilleur des souverains ; donnez -moi l’ordre de son entrée.

63. Et ayant fait placer un siège pour lui, le roi dit.- Va et donne-lui la permisjion d’entrer. Asita, après avoir entendu les paroles du cocher, fut rempli de joie, de plaisir et de bonheur, comme l’homme altéré qui désirait de l’eau fraîche et l’afl’amé après avoir pris de la nourriture. Telle fut la joie qu’éprouva le meilleur des Rïchis, à voir le plus élevé des êtres.

64. Sois victorieux, ô roi, dit-il, joyeux ; conserve longtemps la vie ! Et après lui avoir ainsi souhaité la prospérité, il s’assit, celui qui est calme, qui a l’esprit dompté et les sens apaisés. Le roi, s’adressant à ce meilleur des Mounis, lui dit : Quelle est la cause de ta venue dans la demeure du roi des hommes ? Dis -le promptement, ô Mouni,