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LALITA VISTARA. — CHAPITRE VII

65. — Un fils t’est né, de la plus grande beauté, arrivé à l’autre rive, doué d’une grande splendeur, armé des trente-deux signes excellents, fort comme Nârâyana. Le voir est mon désir, ô Maître des hommes, ce Sarvàrthasiddha ton fils. Voilà la raison pour laquelle je suis venu, et il n’y a pas d’autre affaire pour moi !

66. Bien ! tu es le bienvenu dans ta demande et je suis content de te voir. (Mais) le jeune prince est endormi ; la faveur de le voir est impossible maintenant. Attends un instant, et tu le verras, pareil à la pleine lune sans tache parée de la foule des étoiles.

67. Et quand fut éveillé ce meilleur des cochers, qui a l’éclat de la lune en son plein, le roi avant pris celui qui a le corps pareil au feu, qui a un éclat surpassant celui du soleil : — Eh bien, Richi, regarde celui qui est honoré par les dieux et les hommes, qui a l’aspect de l’or le plus fin. Et ayant vu ses beaux pieds, tous les deux marqués d’une roue.

68. S’étant levé en joignant les mains avec respect, puis l’ayant pris contre sa poitrine le (Richi) magnanime, versé dans les Castras, l’examina en méditant. Il vit, armé de signes excellents, celui qui a la force de Nârâyana ; ayant secoué la tête, celui qui est versé dans les Védas et les Castras, il vit les deux voies de celui-ci :

69. Ou il sera un puissant roi Tchakravartin, ou un Bouddha, le meilleur du monde. Et ayant versé une larme, ayant le corps et l’esprit très abattus, il se mit à soupirer profondément.

Le meilleur des rois fut inquiet. — Pourquoi le Brahmane pleure-t-il ? Ce n’est pas, sans doute, une fatalité que Asita voit, concernant mon Sarvàrthasiddha. 70. La vérité, dis-la. Pourquoi pleures-tu, Richi ? Est-ce bon ou mauvais ? — Il n’y a ici ni malheur ni entrave pour ton Sarvàrthasiddha. C’est sur moi-même que je me lamente, maître des hommes ! parce que je suis vieux et cassé ; parce que celui-ci sera Bouddha, honoré du monde quand il prêchera la loi.

71. Et je ne le verrai pas, avec un œil rempli de joie ! voilà la raison pour laquelle je pleure. Pour celui sur le corps duquel sont les trente-deux signes excellents, sans tache, il y a deux voies et pas une troisième, sache-le, roi : Il sera un roi Tchakravartin, ou bien un Bouddha le plus élevé du monde.

72. Celui-ci ne sera pas attiré par les qualités du désir ; mais, au contraire, il sera Bouddha. Après avoir entendu la prédiction du Richi, le maître des hommes rempli de joie et de bonheur se leva, et, les mains jointes, salua avec respect les pieds(de l’enfant) en disant) : Toi qui es visiblement honoré par les dieux et loué par les Richis, doué d’une grande force.

73. Je te salue, conducteur excellent de la caravane (des êtres), honoré par toute créature dans les trois mondes !

Asita joyeux dit alors au fils de sa sœur : Que ma parole soit écoutée I Quand tu apprendras que celui-ci est un Bouddha doué de l’Intelligence, qui, dans le monde, tourne la roue (de la loi), vite, entre eu religion, sous la direction de ce Mouni, ettu obtiendras la délivrance.

74. Après avoir salué les deux pieds (de l’enfant) et avoir tourné trois fois autour de lui en présentant le côté droit, l’excellent Mouni (dit) :