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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

45. Par la retenue, le calme et la discipline a été détruite la corruption naturelle, contemplateur par excellence ! Après avoir dompté l’esprit prompt à changer et agité par les objets des sens, tu as fait ici les affaires du monde par les qualités qui te sont propres, en te plaisant dans la contemplation. Telles sont, ici-bas, le meilleur des êtres les transformations venant de ta contemplation !

46. Quand tu étais, autrefois, un Rîchi établi dans le plaisir de la contemplation, les hommes privés de rois, t’ayant pris, te donnèrent la consécration royale. Les créatures douées des dix vertus ont été établies par toi dans les voies de Brahmâ ; et ceux qui sont disparus d’entre les hommes sont tous allés dans la demeure de Brahmà.

47. Dans la connaissance des points de l’espace et de leurs intermédiaires, tu connais le mieux la règle. Dans la connaissance de la conduite des autres et le langage des créatures, dans la connaissance des sens, dans ce qui concerne la règle, la discipline et les diverses pensées, tu as dépassé la limite (ordinaire). C’est pour toi le temps, fils de roi, de sortir (de la famille).

48. Autrefois, ayant vu les créatures remplies de vues mauvaises, enveloppées par la vieillesse la mort, les misères nombreuses du toutes sortes, tu leur as fait comprendre l’existence, et, en les ramenant toi-même dans la droite voie, ô destructeur des ténèbres, tu as, ici-bas, fait grandement les affaires du monde.

49. C’est ainsi que des Gâthâs variées et remplies de qualités brillantes se faisaient entendre, et par (l’effet de) la majesté des Djinas, exhortaient le héros. « En voyant ici-bas les créatures chargées de douleurs, ne reste pas indifférent ; c’est pour toi qui possèdes la meilleure des intelligences le moment de sortir (de la famille) !

50. Parées de vêtements brillants, de colliers de perles et de guirlandes parfumées de toute espèce, avec des pensées affectueuses et tendres, les femmes sont là joyeuses ; et par la puissance des Djinas, de pareilles Gâthâs sortent des accords des instruments, et exhortent le meilleur des êtres.

51. De ce, en vue de quoi, afin de venir en aide aux créatures, tu as, durant do nombreux Kalpas, abandonné ce qui était difficile à abandonner, bien pratiqué la vertu, la patience, l’héroïsme ; (en vue de quoi) tu as médité dans la contemplation et la science transcendante, le temps est venu pour toi maintenant ; songe promptement à sortir de la famille, ne tarde pas, ô Guide !

52. Autrefois un précieux trésor, de l’or, de l’argent, des ornements, ont été abandonnés (par toi).. telles et telles créatures, tu as fait des offrandes de plusieurs sortes ; tu as donné ton épouse, ton fils, ta fille, ton corps, ton royaume, ta vie. À cause de l’Intelligence suprême, ces choses difficiles à abandonner ont été abandonnées sans mesure par toi.

53. Tu as été roi, renommé par l’éclat de tes bonnes œuvres qui ne sont pas petites ; que tu aies été Nimindhara, Nimi, Kricliiiibandliou, Brahmadatta, Kêeari, Sahasiadjna, Dharmatchinti, Artchimat ou Dritliadjana, ô toi qui as bien médité sur le but, tu as abandonné aux êtres affligés des choses difficiles à abandonner.

54. Que tu aies été Soutasôma, Diptavirya, ou Pounyaraçmi, tu as fait des aban-