Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/219

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CHAPITRE XV

Cependant, Religieux, ceci vint a la pensée du Bôdhisattva : cela ne serait pas convenable et ce serait, de ma part, de l’ingratitude, si je m’en allais sans avoir prévenu le grand roi Çouddhôdana, et sans être autorisé par (lui) mon père.

Et, pendant la nuit tranquille, il sortit du palais qui était sa résidence et se rendit au palais du roi Çouddhôdana. Le Bôdhisattva n’y fut pas plutôt entré que tout ce palais fut rempli de clarté. Le roi s’étant éveillé aperçut cette clarté, et, vite, vite interroge un eunuque : Holà ! eunuque, est-ce que le soleil s’est levé, par lequel cette clarté brille au loin ?

L’eunuque dit : En ce moment, sire, la moitié de la nuit n’est pas encore écoulée.

1. Par la lumière du soleil est produite l’ombre des arbres ; (sa lumière) brûle et échauffe le corps ; au moment du lever de l’aurore, les cygnes, les paons, les perroquets, les Kôkilas et les Tchakravâkas font entendre leurs chants.

2. Cette lumière, au contraire, ô maitre des hommes, est agréable et douce ; elle réjouit, donne du bien-être et ne cause pas de fatigue ; elle traverse les murs et les arbres, et il n’y a pas d’ombre ; sans nul doute un être doué de qualités est arrivé ici aujourd’hui.

3. Le roi inquiet regarde aux dix points de l’espace ; et voyant devant lui l’être pur aux yeux sans tache, il veut se lever de son lit, mais ne peut y parvenir. L’être à l’intelligence la plus pure est alors plein de respect pour son père.