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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

rendre favorable : Abaissez, ô déesse, une branche de cet arbre. Et celle-ci, ayant abaissé une branche, le Bôdhisattva s’y appuya et sortit de l’eau. Et, après en être sorti, il cousait sous l’arbre Kakoul)ha la toile couverte de poussière, après l’avoir façonnée en vêtement de religieux. Aujourd’hui encore ce lieu s’appelle Pânçoukoùlasivana (couture de la toile couverte de poussière) .

Alors un fils des dieux Çouddhàvâsakâyikas nommé Vimalaprabha offrit au Bôdhisattva des vêtements teints avec la couleur rouge qui convient à un Çramana. Le Bôdhisattva, les ayant pris et s’étant, le matin, revêtu de ses habits de religieux, se dirigea vers le lieu où il avait vécu dans les mortifications. Là, au milieu de la nuit, ceci avait été dit par les divinités à Soudjàtâ, la fille du chef militaire du village d’Ourouvilva, nommé Nandika : Celui à cause duquel tu fais un grand sacrifice, après être sorti de l’exercice de ses mortifications, prendra une nourriture abondante et pure. Ce vœu ayant autrefois été fait par toi : « Après avoir mangé la nourriture (préparée par moi), puisse le Bôdhisattva se revêtir de l’Intelligence parfaite, accomplie et sans supérieure ! » ce que tu as à faire, fais-le.

Alors, Religieux, Soudjàtâ, la fille du chef de village Nandika, ayant entendu les paroles de ces divinités promptement, prit le lait de mille vaches, en retira sept fois la crème la plus pure, puis versant cette crème et le riz le plus frais et le plus nouveau dans un pot de terre neuf, et l’ayant mis sur un foyer neuf, elle prépara ce mets. Pendant qu’elle le préparait, ces signes précurseurs apparurent : Au milieu de ce lait, un Grivatsa, un Svastika, un Nandyâvarta, un lotus, un Vardhamâna, et d’autres signes précurseurs de bénédiction se montrèrent.

Alors celle-ci pensa : Puisque de pareils signes précurseurs apparaissent, sans nul doute, après avoir pris cette nourriture, le Bôdhisattva obtiendra l’intelligence parfaite, accomplie et sans supérieure. Un sage qui a la science des signes, qui connait les règles de la connaissance des marques du corps, est arrivé en ce lieu prophétisant la prise de possession de l’Ararïta.

Soudjàtâ, ayant ensuite mis ce potage sur un Sthandila, puis ra3’ant couvert de fleurs et parfumé d’eau de senteur, dit à une esclave appelée Outtarâ : Va, Outtarâ. invite le brahmane, je veillerai à la soupe de lait au miel. — C’est bien, maîtresse ! répondit l’esclave, et se dirigeant vers l’Orient,