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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

À gauche, celui qui a nom Vâtadjava, dit :

55. Par ma vitesse, je pourrais saisir la lune, le soleil et le vent qui souffle dans le ciel. Aujourd’hui même, père, après avoir saisi le Çramaṇa, je le mets en miettes, comme le vent disperse une poignée de paille. À droite, le fils du démon nommé Atchalamati parla ainsi :

56. Quand même une rapidité aussi formidable que ta vitesse serait le pai-tage des dieux et des hommes, tous réunis ils seraient incapables de faire du mal à cet homme incomparable.

À gauche, Brahmamati dit :

57. Eût-il lieu un rassemblement formidable de pareils personnages, elle ne causerait aucune destruction, ton arrogance ! Mais lui, tout seul, que peut-il te faire ? C’est par le nombre que réussit toute entreprise.

À droite, Siùhamati dit :

58. On n’a jamais vu sur la terre de rassemblement de lions ; il n’y a pas non plus une troupes d’êtres à la vue empoisonnée. D’êtres glorieux, vainqueur par la vérité, les premiers des hommes, il n’y a pas de troupe.

À gauche, Sarvatchandâla dit :

59. Elles n’ont donc pas été entendues par toi, les paroles enflammées qu’ont prononcées tes fils à toi ? Doués de courage, d’impétuosité et de force, allons vite tuer le Çramana !

À droite, Sinhanâdi dit :

60. Dans les détours de la forêt bien des chacals font entendre leurs cris, quand le lion n’est pas là ; mais en entendant la voix terrible du lion, ils fuient épouvantés aux dix points de l’espace.

61. De même ces ignorants fils de Màra, tant qu’ils n’entendent pas la voix du plus excellent des hommes, crient enflés d’orgueil ; dès que le lion des hommes parle, ils ne sont plus !

Du côté gauche, Douçtchîntitatchinti dit :

62. Ce que j’ai dans la pensée s’accomplit vite ; comment celui-ci ne voit-il pas (ces légions) ? C’est un insensé qui ne connaît rien. Pourquoi, après s’être levé, ne s’enfuit-il pas promptement ?