Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/372

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CHAPITRE XXV

Ainsi donc, Religieux, pendant que le Tathâgata demeurait au pied de l’arbre Târâyaṇa dans les premiers moments de son arrivée à l’état de Bouddha parfait et accompli, retiré dans la solitude, bien recueilli en lui-même, ceci lui vint à la pensée à propos de ceux qui vivent selon le monde : Profonde en vérité, est cette loi obtenue par moi et qui est celle d’un Bouddha parfait et accompli ; elle est calme, très calme, vraiment calme, bien déduite, difficile à voir, difficile à comprendre, elle échappe au raisonnement, n’est pas du domaine du raisonnement, elle est vénérable, (ne) doit être connue (que) des savants et des sages. Elle met de côté tout aggrégat ; connaissant tout, ayant une connaissance sûre, elle empêche toutes les sensations, c’est le but suprême ; elle est sans demeure. C’est la nature froide sans prise, sans prise de possession, on ne l’a pas fait connaître, il ne faut pas la faire connaître, elle est en dehors des idées, a complètement dépassé les six objets des sens, ne délibère pas, n’hésite pas, est ineffable, n’a pas de son, n’a pas de voix, ne peut être articulée, ne peut être enseignée, est irréfutable, a dépassé complètement tout appui. Calme, coupant court (à la corruption naturelle) à l’aide de la loi ; parce qu’elle est vacuité (çoùnyatà) ne prenant rien pour appui, ayant empêché le désir, sans passion, c’est l’empêchement, c’est le Nirvâṇa.

Si j’enseignais cette loi aux autres, et s’ils ne la reconnaissaient pas, ce serait