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LALITA VISTARA. — CHAPITRE XXVI

agissant qu’il n’y a d’être sentant ; et l’œuvre faite n’est pas détruite, qu’elle soit bonne ou mauvaise.

34. C’est ainsi en s’appuyant sur les aggrégats que se produit la douleur qui s’augmente beaucoup par l’eau du désir. Ceux qui, par la recherche, voient bien la parité de la substance, sont à l’abri de ruines et de dépérissements excessifs causés par la condition de la substance.

35. Par une conception née d’un examen qui ne remonte pas à l’origine, l’ignorance existe et il y a d’elle un producteur ; (si) la cause de l’idée est supprimée, il n’y a plus de passage d’un état à un autre ; la connaissance est produite en s’appuyant sur le passage d’un état à un autre.

36. De la connaissance vient le nom ainsi que la forme, du nom et de la forme sont produits les six sens ; le toucher est, dit-on, uni avec les six sens ; avec le toucher se produit la sensation qui est triple.

37. Toute sensation, quelle qu’elle soit, est dite (procéder du) désir. Du désir, et à sa suite, naît tout l’amas des douleurs ; de la prise de possession vient tout développement de l’existence ; à cause de l’existence est certainement reproduite la naissance pour celui qui (existe).

38. La vieillesse, la maladie, les douleurs ont pour base la naissance ; leur apparition est de bien des sortes dans cette cage de l’existence. Ainsi pour tout être vivant, il y a la condition de cause ; s’il n’y a pas d’âme unie à un corps, il n’y a plus personne qui transmigre.

39. Là où il n’y a ni doute ni indécision, on a déclaré que c’était l’origine ; en partant de l’origine, il n’y a plus là aucune ignorance. Là où il y a, ici-bas, empêchement de la condition d’ignorance, toutes les parties de l’existence sont épuisées, et, dans leur épuisement, empêchées.

40. Ainsi, cette suite de causes (connexes) a été comprise par le Tathâgata ; à cause de cela, existant par lui-même, il s’est lui-même prédit. Je n’appelle pas Bouddha la région de la demeure des aggrégats. Hors celui qui a compris la cause, il n’y a pas ici-bas de Bouddha.

41. Il n’y a pas là de refuge pour ceux qui s’appuient sur les Paratîrthikas. Vide est ici la discussion dans une pareille application de la loi. Les êtres parfaitement purs qui, autrefois, ont accompli l’œuvre d’un Bouddha, sont ceux qui peuvent arriver à la connaissance de cette loi.

42. Ainsi donc, la roue de la loi à douze faces a été bien tournée ; elle a été bien connue par Kauṇḍinya et les Trois précieux ont été mis en évidence.

43. Le Bouddha, la Loi et l’Assemblée des fidèles sont ce qui forme la réunion des Trois Précieux. De l’un à l’autre, la nouvelle en est allée jusqu’au séjour de la cité de Brahmâ :

44. « Elle a été tournée, la roue sans poussière, par le guide protecteur du monde. Ils sont apparus les Trois Précieux, extrêmement difficiles à obtenir dans le monde ! »

45. Après avoir fait de Kauṇḍinya le premier des cinq religieux, l’œil de la loi a été bien purifié chez soixante Kôṭis de dieux.