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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

sonnes (ou Religieux), était en route pour Kouça, afin de rendre ses derniers devoirs au corps intact de Bhagavat. Ayant rencontré cet homme sur la route, entre Koucinagara et Digpatchan, il lui demanda d’où il venait et où il allait. Celui-ci répondit : — Vénérable seigneur, je viens de Kouça et je me rends pour affaire à Digpatchan. — Connais-tu mon Maître ? — Oui, vénérable seigneur, je le connais ; c’est le Çramana Gâutama. liya aujourd’hui sept jours qu’il est mort. Cette fleur divine de Mandaraka je l’ai prise parmi les fleurs du sacrifice qu’on offrait à ses reliques.

Quand les Mallas de Koucinagara voulurent brûler le corps de Bhagavat, ils ne purent allumer le feu. Alors Anirouddha dit à Ânanda : — Les Mallas de Kouça ne peuvent brûler le corps de Bhagavat. Et pourquoi ? — C’est que telle est la volonté des dieux.

Anirouddha, d’après la volonté des dieux, Mahâ Kâçyapa, avec cinq cents autres personnes, est en route pour Digpatchan et Koucinagara, et désire rendre ses hommages au corps intact de Bhagavat avant qu’il soit brûlé. Anirouddha, nous devons nous conformer à la volonté des dieux.

Alors Ânanda dit aux Mallas de Koucinagara : — Écoutez, vous tous, Mallas de la ville de Kouça rassemblés en foule, le corps de Bhagavat ne pourrait être brûlé. Et pourquoi ? — C’est que les dieux le veulent ainsi. Ils répondirent : — Nous ferons donc comme c’est la volonté des dieux.

Cependant Mahâ Kâcyapa arriva à Kouça. Il fut aperçu de loin par ceux de sa suite qui marchaient en avant avec des substances odorantes, des guirlandes, de l’encens, des poudres parfumées, et toutes sortes d’instruments de musique. Ceux-ci, après s’être prosternés à ses pieds, le suivirent Et lui, accompagné d’une grande foule de peuple, se rendit à l’endroit où était le corps de Bhagavat, et écartant tous les bois odoriférants, il ouvrit le cercueil de fer, défit l’enveloppe de cinq cents pièces de coton, et alors rendit hommage au corps entier et intact de Bhagavat.

Il y avait à cette époque sur la surface de cette grande terre quatre grands auditeurs (Çrâvakas) de Çakya Mouni : Kâundinya, Tchounda, Daçabala Kâcyapa et Mahâ Kâcyapa.

Mahâ Kâcyapa, qui était celui d’entre eux qui avait le plus de connaissances et de mérite moral, avait reçu en aumônes plus de vêtements, de fournitures de lit, de médicaments et d’ustensiles nécessaires. Il réfléchit et