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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

7. N’es-tu donc pas, toi qui as une renommée sans tache, réjoui par la joie de la loi et non réjoui par le désir. Toi qui as un œil sans tache, prends pitié de ce monde réuni à celui des dieux !

8. Et aussi, les dieux par centaines de mille, ayant entendu la loi n’en seront pas rassasiés. Et aussi ceux qui sont privés de repos et se tiennent dans les voies mauvaises, regarde-les !

9. Et aussi, toi qui as l’œil sans tache, tu vois les Bouddhas aux dix points de l’espace dans le monde ; et tu entends la loi, c’est pourquoi, cette loi, la meilleure de toutes, fais-la partager au monde !

10. Et aussi, le séjour du Touchita brille de la gloire de tes mérites ; ô glorieux ! fais donc, esprit miséricordieux, pleuvoir dans le Djamboudhvadja, la pluie (de l’amrita ).

11. Les dieux nombreux qui, après avoir dépassé les dieux de la région du désir, sont dans la région de la forme, se réjouissent extrêmement (en disant) : Puissé-je atteindre l’intelligence suprême, but de mes vœux !

12. Les œuvres du démon ont été détruites par toi ; ils ont été vaincus par toi, les autres misérables Tirthikas ; de sorte que l’intelligence est (comme) venue dans la paume de ta main. Voici le temps, ne le laisse pas passer !

13. Sur le monde brûlé par le feu de la corruption, ayant, ô héros, étendu comme un nuage, répands la pluie de l’amrita, fais cesser les corruptions des dieux et des hommes.

14. Toi qui es habile à connaître les éléments des remèdes, qui as le remède de la vérité, établis promptement dans le bonheur du Nirvâna, par l’emploi des remèdes de la triple délivrance, les êtres depuis longtemps malades.

15. Quand ils n’ont pas entendu la voix du lion, les troupeaux de chacals hurlent sans crainte. Fais entendre la voix de lion d’un Bouddha, effraye les Tirthikas ennemis qui sont des chacals !

16. Toi qui as dans la main la lampe de la sagesse, qui es fort de la force produite par l’héroïsme, après avoir, à Dharaṇimaṇḍa, fortement frappé la terre avec la paume excellente de ta main, sois vainqueur du démon !

17. Ils te regardent, les quatre gardiens du monde qui te donneront un vase, et Cakra et Brahmâ, qui te recevront à ta naissance (sur la terre) et d’autres par centaines de mille.

18. Regarde, très glorieux, les fils de famille issus de familles honorables, en restant chez lesquelles, ô bon esprit, tu feras voir la conduite d’un Bôdhisattva.

19. Là, où est le fortuné (Bôdhisattva, comme) est placé dans un vase convenable le plus précieux joyau, (toi qui es) le plus précieux des joyaux, ô intelligence sans tache, verse sur le Djamboudhvadja la pluie (de l’amrita) !

20. Ainsi, sortant des accords des concerts, des stances très variées exhortent celui qui a un cœur compatissant (par ces paroles) : Voici le temps, ne le laisse pas passer !

Tel est dans le Lalitavistara, le chapitre de l’exhortation, le deuxième.