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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

à sa dernière existence, est douée de trente-deux espèces de qualités. Los quelles, au nombre de trente-deux ? les voici :

Le Bôdhisattva qui en est à sa dernière existence, entre dans le sein d’une femme qui en est bien connue de tous ; bien connue par des signes ; elle ne néglige aucun devoir ; elle est d’un lignage accompli, d’une famille accomplie ; d’une beauté accomplie ; elle a un nom accompli, la taille d’une proportion accomplie ; elle n’a pas encore enfanté, elle a des mœurs accomplies ; elle est d’une abnégation accomplie ; elle a un visage riant, reçoit avec bonté ; elle est sage, soumise, sans crainte, très expérimentée, savante, sans détour, sans artifice sans colère, sans envie, sans jalousie, sans légèreté et sans inconstance ; elle n’est pas bavarde ; elle est patiente, forte, modeste et rougissante ; elle a peu de passion, de haine et de trouble ; elle n’a pas les défauts du sexe féminin ; elle est dévouée à son mari, douée de toutes espèces de qualités.

C’est dans le sein d’une telle femme que le Bôdhisattva qui en est à sa dernière existence descend. Amis, la femme dans le sein de laquelle le Bôdhisattva qui en est à sa dernière existence entre, est en possession de ces trente-deux espèces de qualités. De plus, amis, le Bôdhisattva n’entre pas dans le sein d’une mère pendant une quinzaine noire ; mais le Bôdhisattva qui en est à sa dernière existence, pendant la quinzaine claire, et le quinzième jour, celui de la pleine lune, au temps de la conjonction de l’astérisme Pouchya, entre dans le sein d’une mère livrée à la pénitence.

Cependant ces Bôdhisattvas et ces fils des dieux ayant appris du Bôdhisattva quelle était la pureté complète de la famille, et la pureté complète de la mère, se prirent à penser : quelle peut être la famille unique, douée d’autant, de qualités que celle qui est indiquée par l’excellent Pouroucha ? Et après avoir réfléchi et être demeurés dans la méditation, ils se dirent : La ville des Çâkyas est prospère, grande, heureuse, florissante, délicieuse ; sa population est nombreuse, elle est remplie d’hommes. Le roi Çouddhôdama est d’une descendance pure par sa mère, pure par son père ; il possède une femme pure, il ne s’est pas corrompu dans la fin de ses œuvres ; il est bien fait, très sage ; il a l’éclat des mérites ; il est né d’une famille très illustre, il est né d’une famille issue de rois Tchakravartins ; il possède des richesses, des trésors et des biens immenses de toute espèce ; il apprécie les œuvres, et n’a pas de vues mauvaises. Dans tout le pays des Çâkyas, il est le seul roi