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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

faut le célébrer dans le mois soustractif. Ainsi donc, dans l’exemple ci-dessus le mois de Mârgashirsba étant le mois soustractif, le rite annuel tombant dans le mois de Màrgasbirsha (qui est la première moitié du mois soustractif) ou dans celui de Pausha (qui est la seconde moitié du mois soustractif) doit être célébré seulement dans l’un des deux, et il est bien entendu que cela doit se faire sans diviser les jours en première et seconde moitié 55.

Voici quels sont les rites qui doivent être omis dans le mois intercalaire.

La cérémonie de conférer ou de retirer le droit de lire les Védas^^56, le rite funéraire du huitième jour (du mois), le lite de la tonsure d’un enfant, le rite de l’investiture (du cordon sacré de l’épaule et) de la ceinture sacré d’herbe maunji^^57, les mariages, les pèlerinages aux eaux saintes et autres, le rite célébré au moment de construire une maison, la cérémonie de l’entrée (solennelle) dans une nouvelle résidence, la consécration d’une idole, le rite de

55 Ceci a rapport à la manière dont les astronomes et astrologues indous expliquent le mois soustractif, c’est-à-dire, que li première moitié (la matinée) de chacun des trente jours de ce mois (Mûrghashirsha dans l’exemple cité ci-dessus) constitue l’un de ces mois, et l’après-midi de ces trente jours l’autre mois.

56 Comme tous ces rites seront décrits complètement dans la suite de notre traduction, il n’est pas nécessaire d’entrer ici dans les détails ; quelques remarques générales suffiront quand cela sera utile.

57 Maunji, à proprement parler, est la cérémonie de l’investiture de la ceinture sacrée, symbole de chasteté, qui doit être portée jusqu’au moment du mariage. Contrairement au cordon sacré de l’épaule, fait de coton, et qui doit se renouveler tous les quatre mois ou au moins une fois l’an, la ceinture sacrée ne peut être renouvelée et par conséquent, on la fait avec les libres résistantes de I’herbe Maunji. S’il est parfaitement orthodoxe et qu’il se voue à l’étude des Védas, le brahmane doit la porter pendant tout le temps de ses études qui ont uuj duiée de douze années ; actuellement, cependant, les brahmanes ne la portent pas plus d’un an et beaucoup d’entre eux seulement quelques jours. Comme cette cérémonie de la ceinture sacrée est toujours célébrée en même temps que celle de l’investiture du cordon sacre de l’épaule, de nombreux auteurs (Européens, cela va sans diiv), sont toniljes dans l’erreur de croire que Maunji signifiait l’investituture du cordon sacré que les brahmanes portent si ostensiblement sur l’épaule. Le grand orientaliste K. Burnouf lui-m-me fuit cette confusion, et Bohiiing et Riith, quoique sachant bien que Maunji est une ceinture d’herbes, paraissent ignorer que c’est un lile beaucoup plus général, plus obligatoire et plus sacré que la plupart des autres cérémonies ; car c’est à ce rite que se rattache l’iuiliatiou du novice à la |>lus sacrée des incantations, la Gayatri, pierre angulaire de toute la science spirituelle sans laquelle il n’est pas permis d’étudier ou de toucher les Vedas et d’accomplir aucun rite. Dans le cours de cet ouvrage, nous rencontrerons souvent la forme et le sens de ce saint mantr.i. Le cordon sacré de l’épaule est porté par d’autres castes que la caste brahmanique et les deux castes immédiatement inférieures, les deux fois ntis, mais la rrinture sacrée ne peut être portée que par les brahmanes. Comme nous venons de le dire, les deux cérémonies ont lieu le même jour : par conséquent, quand notre auteur parle de rites d’une foron générale et dit qu’à tel ou tel jour Maunji doit ou ne doit pas èlrj célébrée, il entend la cérémonie complète du jour, comprenant l’investiture du cordon et de la ceinture sacrée. C’est ainsi que je le traduis ici, mais aûn qu’on ne perd-pas de vue qu’en réalité Maujiji est seulement l’investiture de la ceinture d’herbe sacrée, j’ai eu soin démettre entre parenthèses les mots qui l’accompagnent Quand nous donnerons (dans la suite de cet ouvrage) une description détaillée de ces deux cérémonies nous nous trouverons naturellement en présence d’un nom spécial pour chacun de ces deux rites.