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les idées de la commune. — Le même jour, les femmes communardes constituent un club à Saint-Germain l’Auxerrois.

8 niai. •— Les délégués de VAlliance républicaine, de l’Union centrale, des Défenseurs de la république et de. plusieurs autres sociétés, réunis à la salle de TAlcazar, déclarent traîtres tous les députés de Paris à l’assemblée nationale et font adhésion à la commune.

XII.’ — Démission de Rossel. — Proclamation du comité central, et attaques dirigées contre lui. — Deiescluze et le comité de salut public.

— Deiescluze délégué à.la guerre. — Désarroi de la commune. — Commissaires civils auprès des généraux.—Proclamation de. M.. Thiers aux Parisiens. — Confiscation de ses biens et démolition de sa maison. — Ferré à la sûreté générale. — Caries d’identité.— Scission dans la commune. — Résolution prise de fusiller les otages. — La colonne est renversée. —. Suppression des derniers journaux opposants. — Mort aux voleurs et concussionnaires. — Ordre aux curés d’évacuer leurs presbytères. ■

Le 9 mai fut un jour d’amertume pour la commune de Paris. Tout en acceptant le concours du comité central, Rossel cherchait à restreindre son autorité pour être plus libre de son action. Il avait résolu de remplacer par des hommes de son choix les chefs des vingt légions trop dévoués au comité. Un conflit s’ensuivit, mais un accord ne tarda pas à intervenir. La situation était grave, Rossel voulait tenter un grand coup militaire, et le comité central s’engagea à lui fournir douze mille hommes bien organisés qui devaient se trouver réunis le 9 mai, à 11 heures, sur la. place de la Concorde. Rossel, attendit jusqu’à une heure, et à peine se pré- ’ senta-t-i ! la moitié de l’effectif sur lequel il ’ comptait. Rossel avait appris sur ces entrefaites un événement auquel il s’attendait sans doute. —Les troupes du gouvernement s’étaient empa- : rées du fort d’Issy, démantelé et abandonné j iiar les défenseurs, et le drapeau tricolore y avait remplacé le drapeau rouge. Rossel adressa ! aux membres de la commune sa démission dans une lettre où il expliquait longuement les ! motifs de sa retraite. Deux lignes de ce document le résument tout entier : « Je me sens incapable, disait-il, de porter plus longtemps la responsabilité d’un commandement où tout le monde délibère et où personne n’obéit. » Il sollicitait en terminant l’honneur d’une cellule ; à Mazas. Sa demande fut entendue. Au moment ! où il avait envoyé à la commune sa démission, il : avait annoncé par une affiche dans Parisl’occupation du fort d’Issy par les troupes de Versailles. On se mit à crier à la trahison. Rossel n’avait pas trahi. Il s’était fourvoyé dans la commune pour ! s’emparer du pouvoir, s’imposer à Versailles après s’être imposé à Paris et recommencer

ensuite la guerre contre les Prussiens. Et ce faux calcul l’avait fait tomber dans la rébellion. Le même jour le comité central publiait une proclamation où il disait : « Le comité central a le devoir de ne pas laisser succomber cette révolution du 18 mars qu’il a faite si belle. Il faut qu’elle triomphe. Elle triomphera. Résolu à introduire l’ordre, la justice, là- régularité dans les distributions et les jours de service, -■ il brisera impitoyablement toutes les résistances. .. Il appliquera sans faiblesse les mesures exigées par les circonstances ; il entend mettre finaux tiraillements, vaincre le mauvais vouloir, faire cesser les compétitions^.. Citoyens, rappelons-nous les immortels défenseurs de la grande révolution. Sans pain, pieds nus dans la neige, ils combattaient et remportaient des victoires. Dans des conditions meilleures serons-nous moins valeureux ? Soyons stoïques. Que diraient nos enfants si nous les rendions esclaves ? Nos enfants seront libres, . car nous maintiendrons la république et la commune, et l’humanité nous devra son amélioration et son indépendance. »

On a prétendu que la destitution de Rossel avait été décidée avant qu’il songeât à donner sa démission, en vue d’une combinaison nouvelle qui devait faire passer le département de ■ la guerre entre les mains du comité central. Tout ce que nous pouvons dire, c’est que sa retraite fit entrer la défense militaire dans unephase nouvelle. Le même soir, au sein de l’assemblée communale, Jourde s’éleva avec une grande énergie contre les empiétements du comité central.

« Qui a autorisé, s’écria Johannard, le.

; comité central a se faire délivrer un costume,

1 spécial et des cachets spéciaux portant : Fédération de la garde nationale. — Comité central. — État-major ? — Pourquoi ses

membres revêtent-ils une écha.rpe et met-
tent-ils, comme ceux de la commune, .une rosette

à leur boutonnière ? Pourquoi, alors qu’on

; pensait trouver en eux des membres agissants,

délibèrent-ils on ne sait où et on ne sait sur

! quoi ? Régère prit la défense du comité central,

produit direct de la fédération de la garde nationale, et le représenta comme étant seul, par son passé et par son énergie, capable de seconder le délégué à la guerre dans l’accomplissement de ses fonctions. D’autres opinèrent

; dans le même sens, et Félix Pyat ; membre du

j comité de salut public, s’exprima en ces termes. « Nous regardions le ministre de la guerre (Rossel) comme insuffisant pour tout diriger lui-même, et nous étions heureux qu’il acceptât l’aide de la garde nationale sous la forme ad- ’ ministrative. Si le citoyen Rossel n’a eu ni la. force ni l’intelligence de maintenir le comité central dans ses fonctions purement adminis- ’