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quaienl alors sur la côte abyssinienne ; leur avan tgarde se mit bientôt en marche (novembre 1867), et Théodoros faisait ses préparatifs de.défense. Sur ces entrefaites, un chef puissant, qui s’était révolté contre le négous, s’empara de Zar-Amba, et Mgr Sahag devint son prisonnier, au ; mois de janvier 1868.

Ce chef, appelé Tersguovasi dans la ; felàtion : arménienne, est le même que l’on i nomme ailleurs Deso ou Terso-Goubassié. Il conduisit l’évêque avec sa suite à son camp de Tchonk, t dans les montagnes de Woggara, aunorddeGondar. .« Là, — dit la relation, — Mgr Sahag eut à subir une épreuve d’un nouveau genre. Avoir un- évêque dans ses mains était une bonne fortune pour Tersguovasi, qui voulait se faire couronner ; mais il fallait s’assurer d’abordage l’or- ; thodoxie du prélat ; les moines des couvents voisins furent réunis et lui firent subir, ainsi qu’à sa suite, un examen théologique.. Les réponses furent vérifiées sur les livres sacrés et les moines déclarèrent que Mgr Sahag.et, ses compagnons appartenaient réellement-au monastère arménien deJérusalem et que la religion professée par eux était conforme à la vérité. Alors Tersguovasi se présenta en personne, se prosterna devant le prélat, et baisa dévotement la croix qu’il tenait à la main, mais aux premiers mots de l’évêque, qui demandaitjla permission de partir, il ; s’écria que le Seigneur, dans sa bonté, lui avait envoyé gratuitement un évêque, qu’il entendait le garder, et qu’il le conduirait avec honneur à Gondar pour se faire sacrer par lui. »

Terso-Goubassié mena d’abord l’évêque à Tchordoha, où il le laissa sous bonne garde pour courir dans le pays de Bélessa. Il avait enlevé récemment cette province à Wakçhoum Gpnbassié, qui lui-même en avait dépouillé un" autre chef. Wakçhoum Goubassié avait d6’ermmé, néanmoins, ce dernier à se joindre à lui pour reconquérir le Bélessa. Terso-Goubassié" iomba mortellement frappé, sur le champ de bataille, . « dans la semaine sainte de l’année 1868 » ; Wakçhoum Goubassié en vint ensuite auxlmains. avec son allié, qui périt à son tour dans le combat, et le vainqueur se fit proclamer roi dans une ville que le narrateur arménien appelle i Téléguosguise.

L’évêque arménien, ayant appris cet événement, écrivit à Wakçhoum Goubassié, qui le fit amener immédiatement auprès de lui. Mgr Sahag était à peine arrivé qu’on apprenait la.défaite et la mort de Théodoros (13 avril 1868). Les débris de l’armée qui avait lutté contre les Anglais devant Magdala vinrent rejoindre en partie Wàkchoum Goubassié qui se trouva, de la sorte, à la tête de forces assez considérables. La mission de Mgr Sahag se trouvait dès lors ternimée.. 11 n’avait pu parvenir jusqu’à Théodoros, ; qu’il

aurait sauvé, peut-être, en lui donnant de sages conseils et enfui faisant relâcher les prisonniers anglais ; il ne lui restait plus qu’à réprerr

—d-re le chemin de Jérusalem.- Mais Wakçhoum Goubassié prétendait le garder auprès de lui, dominé sans douté par la même pensée que Terso-Goubassié. Il le retenait depuis près d’une année, à.un endroit nommé Abouna-Tehlemanot, lorsque révoque apprit enfin que, . grâce à l’intervention du consul anglais de Massaoua, sa captivité allait cesser. Goubassié ne mit qu’une condition à son départ ; il/lui fit promettre de travailler, de concert avec le consul anglais, à sa.réconciliation avec Kassa, prince

; du Tigré, Mgr Sahag.pàrtit enfin le.24 mars 1869,

se dirigeant vers. Ado.ua et vers la mer Rouge.’ Lorsque les Anglais évacuèrent Te pays, les deux princes les plus puissants, étaient Vakchoum Goubassié, dont la résidence ordinaire est à Sokota, et Kassa, prince du ; Tigré, qui a pour capitale Adua ou Adowa. Ce dernier s’était prudemment attaché aux Anglais sans leur fournir aucun concours bien sérieux, ..et sir Robert Napier, croyant pouvoir compter sur sa fidélité, lui avait fait présent d’une batterie d’artillerie et d’un millier.dd bons fusils. Gou-

, bassié avait donné lui-même des preuves. de sympathie aux envahisseurs de son pays^ mais on ne se fiait que médiocrement à. lui, malgré les services qu’il ; rendit ; à l’armée anglaise en favorisant sa.marche et en lui-facilitant les moyens de s’approvisionner. Goubassié nourrit en effet de grandes ambitions comme on fa vu tout à l’heure et comme nous l’ayons montré dans.les précédents Annuaires’, ’On s’attendait donc, après le départ. des Anglais, a voir la guerre éclater entre Kassa et Goubassié ; mais ils étaient trop faibles l’un etTautre, et environnés de trop d’ennemis pour pouvoir ; encore se disputer, l’empire.

Une lettre adressée de Massapùab au Moniteur universel, alors journal officiel, au commencement du mois de novembre Ï868, faisait un sombre tableau de l’état dans lequel se trouvait alors l’Atyssmie. Depuis la fin de l’expédition anglaise, disait- le correspondant, les luttes intérieures ont recommencé avec la même vivacité qu’autrefois.. Le nombre des rebelles n’a fait que s’accroître ; aussi le pays semble-t-il déjà regretter que les.âctesirisénsés de Théodoros le seul représentant deTAbyssinie unitaire, l’aient empêché d’établir un ordre de choses régulier, et de la.préserver ainsi de troubles et des révolutions dont-11 est presque impossibléde prévoir l’issue. L’auteur de la lettre annonçait que Magdala, après avoir été incendiée par les Anglais, .avait été occupée par Mesdiat, reine d’unedes tribus mahométanes des Wollo-Gallâs, niais que le roi de Choa, accourant à son tour, l’en avait chassée pour y