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CANAD

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carrossable à partir du lac Supérieur jusqu’au point où la rivière Fraser commence à être navigable ; qu’elle lui donne des institutions représentatives lui assurant un contrôle sur le

gouvernement. Le 14 août 1869, le secrétaire d’état anglais au département des colonies a adressé au gouverneur de la Colombie une dépêche, dans laquelle Son Excellence exprime l’avis « qu’une assemblée législative composée d’éléments appartenant exclusivement aux possessions anglaises nord-américaines serait en mesure de s’occuper plus complètement et plus utilement des affaires locales que ne peut le faire le gouvernement métropolitain » ; que la fusion des intérêts amènerait la diffusion du capital et de- la richesse sur chaque partie de l’ensemble, tandis que l’état des choses en

maintient la concentration sur quelques points
indifférents les uns pour les autres et souvent

rivaux ; qu’enfin la nécessité des communications, en même temps que leur difficulté actuelle, accélérerait la création d’une voie rapide « destinée à relier les colonies de l’Atlantique avec celles du Pacifique et à répandre la vie dans lès espaces. intermédiaires. Le ministre anglais termine en se prononçant en faveur de l’union, et en invitant le gouverneur de la colonie à mettre la population à même dé faire connaître son opinion à cet égard, el à concerter avec le gouverneur général du Canada les dispositions nécessaires pour mener l’affaire à bonne fin. Ce qui avait jusqu’alors retenu le gouvernement de la reine de prendre en considération la proposition d’annexer ainsi les colonies du Pacifique au Canada, c’est qu’il la regardait comme impraticable tant que le territoire de la Compagnie de la baie d’Hudson restait en dehors de cette combinaison ; mais aujourd’hui le rachat de ce territoire - est un fait accompli, et tous les ministres de Sa Majesté s’accordent à voir d’un bon œil un projet d’union qui ne peut qu’accroître la prospérité matérielle de chaque province et asseoir sur la base plus solide d’intérêts communs l’ensemble de ces vastes possessions.

En effet, le 31 mai 1869, le parlement canadien avait adopté à une grande majorité un bill décrétant l’acquisition des territoires de la baie d’Hudson, ainsi qu’une adresse à là reine « pour la prier de réunir la terre dite de Rupert et le territoire nord-ouest à la Puissance du Canada. L’extension qui en résultera est évaluée à deux millions de milles carrés. L’acquisition nouvelle entrera dans la confédération sous la dénomination de. Territoires du Nord-Ouest, et n’y figurera en qualité de province, avec une législature locale et une administration propre que lorsque le chiffre de sa population, encore faible aujourd’hui, aura pris une importance suffisante. En attendant, ces territoires, comme

cela se pratique aux États-Unis, seront administrés, sous le contrôle du gouvernement général, par un lieutenant gouverneur et un conseil choisi parmi les principaux fonctionnaires ou habitants du-pays. Le Canada paiera à la Compagnie de la baie d’Hudson 300 liv. sterl. (7,500,000 fr.) ; toutefois, en cédant tous ses droits et propriétés dans toute partie de l’Amérique du Nord non comprise dans la Terre de Rupert, le Canada el la Colombie anglaise, la compagnie se réserve les postes qu’elle occupe dans le territoire du Nord-Ouest, et elle pourra choisir une certaine étendue de terrain avoisinant chacun de ces postes, pourvu que l’ensemble des territoires ainsi choisis n’excède pas 50,000 acres ; elle aura la liberté de continuer son commerce sans obstacle, en qualité de corporation ; nulle taxe exceptionnelle ne sera imposée sur ses terres, son exploitation et ses employés ; il ne sera non plus établi aucun droit sur les marchand.ses importées par elle antérieurement. À la cession. L’indemnité à payer aux Indiens pour les terres destinées à la colonisation sera réglée par le gouvernement canadien de concert avec la métropole, et la compagnie sera libérée à cet égard de toute responsabilité. Des mesures efficaces seront prises pour la protection des tribus sauvages, dont les intérêts et le bien-être sont intimement liés à la cession. On s’est mis aussitôt en mesure de couvrir la somme due à la compagnie au moyen d’un emprunt garanti par le gouvernement métropolitain. De son côlé, la compagnie s’est déclarée prête à payer au gouvernement de la Puissance pendant 45 ans consécutifs une somme fixe annuelle de 10,000 1. sterl. (250,000 fr.), en échange de laquelle elle pourrait durant ce laps de temps faire ses propres importations sans avoir à acquitter aucun âroit de douane. Cet arrangement ne laisserait plus à la charge de la confédération que 3,500 1. sterl. (87,500 fr.) environ à débourser ; chaque année pendant cette période de 45 ans, après quoi toute charge cesserait. Il y aura sans doute à pourvoir aux dépenses de l’administration et de la justice, à entreprendre des travaux d’amélioration ; mais on espère que les frais seront couverts par les revenus des territoires.

Au commencement du mois de novembre, M. Mac Dougall, qui a échangé le titre de ministre des travaux publics de la Puissance pour celui de gouverneur des territoires annexés, s’était mis en route pour aller occuper son nouveau poste ; arrivé à un point nommé Stinking River (la Rivière puante), il trouva le passage obstrué par une barricade fortement établie et défendue par des métis de descendance canadienne, qui lui enjoignirent de reprendre le chemin par lequel il était venu. Le gouver-