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ASIE

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ment le territoire de Ta-ly, qui forme aujourd’hui un royaume des rebelles musulmans Panthoys, établi sur :1a frontière de l’Empire-Célesteret de la Birmanie, la 1 commission française a été obligée, ’par la guerre entre les insurgés et les autorités.chinoises, de se re- ; plier sur le Yang-tse-kiang, . dont elle a éclairé le cours, l’espace de 300 milles au dessus du point où s’était arrêtée la dernière expédition : anglaise de ce fleuve ; puis on.en a descendu la partie, déjà bien connue, et l’on arrivait à[ Chang-hai, le 12 juin 1868 ; ensuite on regagnait la CochinClïine française.

L’espace total parcouru.en Chine et dans rindo-Chine a été de -10 ;’000.-kilomètres, dont 6,000 en barque et 4,000 à pied. C’est une des plus remarquables expéditions de ce siècle, el c’est avec ’raison que la. Société de géographie. l’a honorée de sa grande médaille d’or. (F. Co-CHIKCHINE pour plus de détails).

Les Anglais, de.leur.côté, cherchant à-ouvrir des relations commerciales entre le Bengale et la-Chine, ont fait, en 1868, une expédition, •conduite par le capitaine Sladen, agent britannique à’ia cour de l’empire birman, pour étudier la possibilité d’établir une route dans la direction du Yun-nan, en passant par Bammô. L’état de guerre dont nous.avons parlé les a forcés à.revenir, sans beaucoup de résultats.

FM.- Jacques Siegfried, un des-fondateurs de FÉcole supérieure de commerce de Mulhouse, a, dans une relation qu’il a faite d’un voyage commercial autour du monde, donné, sur la Cochinchine et sur l’Inde anglaise, des aperçus économiques du plus grand intérêt. On y voit quel bon espoir on peut concevoir de l’avenir de notre colonie cochinchinoise. Malgré quelques malheurs qui ont marqué l’année, et particulièrement l’insurrection de Rach-ghia, .le massacre de plusieurs de nos compatriotes et les répressions rigoureuses qui les ont suivis, malheurs causés par les rancunes du vieux parti annamite de Hué, la situation des affaires dans cette possession

est très-favorable. Ainsi, le réseau des communications

télégraphiques y offre un ensemble des. plus satisfaisants. Six lignes principales, avec des embranchements, relient entre ellesles parties les plus importantes delà colonie. On a ; dû, pour atteindre ce résultat, immerger 19 câbles sous-fluviaux, dont un., celui de Vaï^co, a 1,500 mètres, et dont un autre, celui du Cambodge, a 1,650 mètres. Les différentes lignes ont un total de 883 kilomètres et louchent au golfe de Siam par Ha-tien, au Cambodge par Chau-doc.

La Cochinchine française est aujourd’hui la —contrée de l’Asie où l’instruction publique fait le pîusde.progrès (V. COCHINCHINE). Le but principal que l’administration se propose est, d’une part, de répandre l’enseignement de la langue

française, et, d’une autre part, de simplifier la langue du pays, afin de permettre aux indigènes de l’écrire facilement en caractères européens.

Les magnifiques ruines d’Angkor, dans le Cambodge siamois, continuent à attirer l’attention des voyageurs. MM. Thompson et Kennedy, anglais, M. Jules Renard, français, et d’autres, ont rapporté de nouvelles études sur ces restes remarquables d’une architecture empreinte d’un cachet tout spécial, et ils ont ajouté beaucoup à ce qu’ont recueilli les "expéditions de l’amiral Bonard, déDoudart déLagrée, deForrest, elc.

L’empire du Milieu ouvre de plus en plus ses relations avec les Européens. On peut considérer comme un grand événement l’envoi qu’il a fait cette année d’une ambassade en Europe et en Amérique, sous la direction de M. Anson Burlingame, ancien ministre des États-Unis en Chine. Il montre.aux étrangers une confiance et une bienveillance qui sont du meilleur augure pour notre commerce de l’extrême Orient. Ainsi, il vient d’accorder aux Européens une nouvelle concession de terres à Tché-fou, port excellent, situé à l’entrée du golfe de Tehi-li, et le seul point de ce golfe qui offre l’avantage d’une navigation libre pendant tout l’hiver.

Le Japon s’ouvre aussi dé jour en jour plus complètement aux Européens, malgré quelques attentats isolés contre eux, et au.milieu même des troubles graves qui transforment la situaation’politique de cet empire ; les derniers événements ont assuré la domination temporelle au mikado, en précipitant de son pouvoir le taïcoun, réfugié aujourd’hui dans Yéso.

Osaka et’Hiogo ont été ouverts au commerce étranger au commencement de 1868. Des ambassades française et anglaise se sont rendues, en 1868, d’Osaka à Myako ou’Kioto, résidence du mikado, et.l’un des attachés français, M. A. Paris, a publié une relation très-intéressante de cette excursion. Unéautre visite de l’ambassade de France au même souverain a été faite à Yédo, en 1869. Une exposition permanente des produits européens =a été organisée dans cette dernière ville, par les soins de M. Strauss, consul de Belgique.

Transportons-nous maintenant l’extrémité opposée de l’Asie. "Nous voyons la commission anglaise organisée à grands frais, pour.l’exploration et la carte de la Palestine, sous la direction de M. Wilson, continuer ses travaux, dont on ne possède encore que des fragments épars/mais qui ne manqueront pas deproduirede très-beaux résultats, pour la géographie par des levés topographiques attentifs, pour l’archéologie par des fouilles considérables. M. Mac-Gregor a fait un voyage aux sources du Jourdain. MM. Wilson, Palmer et Holland sont à la tête d’une expédition qui doit lever la carte el faire