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lettres pastorales de l’archevêque de Prague devaient être poursuivies judiciairement, et ce jugement fut également confirmé en appel. Ces actes de l’autorité furent accueillis partout avec satisfaction, sauf dans le Tyrol où, comme nous le verrons bientôt, l’influence du clergé était toujours prédominante.

Situation générale. — D’autres questions lie tardèrent pas d’ailleurs à détourner jusqu’à ; un certain point l’attention publique de la résistance des évêques. Ce fut d’abord une modification officielle dans le titre de la monarchie autrichienne. Les Hongrois avaient réclamé contre l’ancien Titre que l’empereur d’Autriche avait conservé dans le traité de commerce avec ■le zollverein et il avait fallu modifier ce traité à la dernière heure. Il fut donc résolu, au commencement de juillet 1868, que la Hongrie figurerait officiellement dans le titre de l’empire et que celui-ci prendrait le titre de Monarchie Austro-Hongroise. Mais celle affaire, qui préoccupa vivement alors les journaux de Vienne, ne reçut sa solution définitive que lors de la seconde réunion des délégations, en novembre 1868 (voir le précédent Annuaire, art. HONGRIE, col. 927). Bientôt la fête du tir allemand absorba toute l’attention, non-seulement des habitants de Vienne, mais aussi de l’Europe entière, qui voyait avec surprise les sympathies que les tireurs venus de toutes les parties de l’Allemagne exprimèrent aux Autrichiens. NoUs en avons rendu compte dans le dernier Annuaire, col. 4 et suiv., et nous avons dit aussi

— que cette fêle avait causé une Vive irritation en Prusse. La polémique entre les journaux dé Vienne et de Berlin reprit donc un certain caractère d’animation, et elle fut alimentée par la publicité donnée à la Jnote prussienne, adressée le 17 -juin 1866 par M. d’Usedom au général de la Marmora, et dont celui-ci donna lecture le 21 juillet 1868 en plein parlement italien (voir le d jrnier Annuaire, col. 1406). Cette affaire donna même lieu à des pourparlers diplomatiques entre le ministre des affaires étrangères d’Autriche et le représentant prus- . sien, et elle n’était pas de nature à dissiper la froideur qui existait entre-les deux gouvernements. Peu après les affaires de Roumanie, vis à vis desquelles la diplomatie autrichienne ehercha à faire prévaloir les influences pacifiques, donnèrent lieu à de nouveaux frottements entre les deux puissances, sans néanmoins qu ?il y eût rien dans leurs relations qui fût de nature à faire craindre un conflit. Du reste, le gouvernement autrichien avait récemment encore donné une preuve de ses intentions pacifiques en ordonnant, le 5 juillet, le renvoi de 20. hommes par compagnie dans leurs foyers, ce qui réduisait l’armée de 35,000 hommes, qu’un nouveau recrutement ne pouvait remplacer, le

reichsrath s’étant séparé sans avoir volé le contingent dé l’année., . ■ ’■

Réunions des diètes. — Si les préoccupations extérieures étaient peu graves, il n’en était pas de même de la situation intérieure, -l’opposition étant toujours très-forle dans les provinces, surtout en Bohême et en Gallicie ; c’est ce qui allait apparaître dans les diètes provinciales, où cette apposition pouvait se manifester au grand jour.. La session des diètes commença le 22 août. Leur ouverture avait été précédée d’un remaniement peu étendu des administrations provinciales el fut suivie d’une circulaire du ministre de l’intérieur, qui enjoignait aux gouverneurs de respecter les droits de ces assemblées, et de favoriser autant que possible leur activité autonome. Les propositions qui leur furent présentées différaient naturellement suivant les besoins locaux, mais quelques-unes furent saisies déprojet d’intérêt général, tels que le décret qui abolissait les autorisations administratives exigées pour le mariage des pauvres et une loi importante sur l’organisation des autorités chargées de la surveillance des écoles, . Cette loi établissait des conseils scolaires communaux composés de représentants de l’église, de l’école et de la commune, des conseils scolaires de districts formés du chef administratif du district, d’un ministre de chacune des confessions, de deux instituteurs élus par leurs collègues, de deux membres du conseil du district ; enfin, de conseils scolaires de pays organisés d’une mesure analogue et formant l’autorité scolaire suprême dans la province. Le clergé se prononça généralement contre cette loi qui n’était qu’une conséquence de la loi générale sur les écoles ; aussi donna-t-elle lieu dans diverses diètes à de vifs débats. Mais les discussions les plus animées portèrent sur des questions politiques, comme nous le verrons en jetant un coup-d’œil sur les travaux de chacune des diètes particulières.

Gallicie.— L’attitude conciliante des députés polonais dans les discussions du reichsrath avait fait espérer au gouvernement que la Gallicie accepterait facilement le nouvel ordre de choses el se résignerait sans difficulté au dualisme, On était disposé, à Vienne, à ménager autant que possible les susceptibilités nationales de cette province, et dès le 29 février 1868, le ministre de la justice avait ordonné que les tribunaux gallicans se serviraient exclusivement de la langue nationale, soit polonaise, soit rutliénienne, et que les actes ne seraient pas rédigés d’abord en allemand. Aussi, comptant sur la satisfaction qui Semblait régner dans le pays, l’empereur et l’impératrice se proposaient-ils de visiter la Gallicie où l’on faisait de grands • préparatifs pour leur réception. Mais, dès le 22 août, jour dé l’ouverture de la diète, il apparut