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TECHN

(1944)

« aucune trace d’usure, de volatilisation ou de a réduction partielle !... »

Les conclusions de M. le commandant Caron en faveur de la zircone ont acquis la confirmation d’une longue pratique, et elles ont levé le dernier obstacle à la possibilité de l’éclairage oxhydrique. Une première expérience fut faite pendant le mois de février 1868, sur la place de l’Hôtel-de-Ville, où elle fut très-remarquée ; l’inventeur et ses associés, la jugèrent assez concluante pour les engager à construire une usine à gaz oxygène dans des conditions industrielles, ce qui fut fait dans le courant de 1868. La seconde expérience à eu lieu pendant les 3 premiers mois de 1869, dans la cour des Tuileries, sur la demande de l’empereur. Cet éclairage présentait des difficultés spéciales. La cour du château a 280m de longueur sur 110mde largeur : c’était donc une surface de plus dé 30,000 mètres carrés qu’il s’agissait d’éclairer par les côtés seulement, sans y placer aucun candélabre à l’intérieur, attendu que des candélabres mettraient obstacle à la circulation, aux manœuvres de troupes/etc. C’est aussi ce qui fait que celle cour n’a jamais pu. être véritablement éclairée. Elle le fut cette fois, et dans des conditions qui établirent incontestablement la supériorité de la lumière oxhydrique.

Voici comment ce service eut lieu, 3 biois durant : le gaz oxygène était transporté chaque jour de l’usine de Pantin aux Tuileries ; il -y était emmagasiné dans des gazomètres spéciaux, de manière à être ensuite conduit aux becs, concurremment avec le gaz hydrogène ordinaire, chacun par une canalisation distincte et dans la proportion voulue. 1 Les deux gaz se réunissaient an moment de sortir du bec, pour se projeter en un seul jet sur le crayon de zircone, et le rendre incandescent.

Mais ce mode dé transport du gaz comprimé par des voilures, forcément mis en usage dans les précédentes expériences et dans celles qui ont suivi, est très-onéreux, et ne peut s’accorder avec un éclairage économique ; en conséquence, au mois de mars 1869, la société introduisit une demande auprès de l’administration municipale, à l’effet d’obtenir le droit de poser une canalisation souterraine pour le transport dû gaz dans Paris. Dans cette demande, elle s’engageait à fournir le gaz oxygène à 0 fr. 70 pour les particuliers et à 0 fr. 30 pour la ville. ; Une commission fut nommée par le préfet de la Seine pour l’examiner, et ce n’est que le 1er avril 1870, sur le rapport et les conclusions prises à l’Unanimité par cette commission, que le conseil municipal a autorisé la société Tessié du Motay et Ce à établir dans le centre de Paris une canalisation de 1,00.0 mètres de longueur, afin d’expérimenter l’application de la lumière

oxhydrique à l’éclairage public et privé. Cette autorisation lui fut notifiée le 7 ; du même mois, -et aussitôt là société se mit en mesure ; par la construction des fours à oxygène nécessàiresàcetlegrahdeetdéeisive expérience, d’éclairer la voie, publique et les particuliers qui lui en feraient la demande, sûr la ligne dès boulevards, depuis Je passage Jouffroy jusqu’à), l’angle de)la rue Scribe, formé par le grand café. ’"".’"' ’.'."". / ;"

Les événements de la guerre retardèrent cet essai, qui n’a èû lieu qu’au mois dé janvier dé celte année : avec quel succès ? tout Paris a pu le voir ; un mois durant, sur le boulevard des Italiens. ; À l’heure, qu !il est, le conseil munici^ pal est saisi de la question de savoir si l’autorisation que, demande la société dé l’éclairage / oxhydrique doit lui être accordée. Pour nous, nous n’en faisons pas l’ombre d’un doute.

Entre temps, la société, pour utiliser partie de sa production de gaz, et corroborer les résultats déjà obtenus, a entrepris divers éclairages, notamment celui du (îiéâtrede laGàîtêdepuis le mois d’août 1869 jusqu’en février 1870. Mais, dé, tous, le plus remarquable fut celui du passage et dû bazar européens, sur Je boulevard Montmartre, parce qu’il a été la première application d’un grand progrès daris la lumière oxhydrique, d’un progrès qui consacre définitivement le mérite économique et technor logique de cette innovation.

En effet, la lumière oxhydrique s’obtient désormais sans crayon de zircone, sans corps infusible ; au moyen de l’oxygène et de l’hydrogène sursaturé. Le rôle des crayons est dé fournir à la flamme l’élément solide qu’elle doit rendre incandescent, et qui est le corps vraiment lumineux. En supprimant les ; crayons, les par- ; ticules solides qui font défaut de ce chef sont restituées par les particules de carbone.dont -on enrichit l’hydrogène...

Nous avons soûs les yeux les prix de revient basés sur ce dernier procédé, comme ceux afférents à l’emploi de la zircone, et de leur comparaison il résulte pour nous la conviction que l’éclairage oxhydrique réalisera toujours sur l’éclairage au gaz hydrogène ordinaire une économie d’environ 50 p. O/o pour les becs de consommation moyenne, et que cette proportion peut atteindre jusqu’à 75 et 80 p. 0/o, pour des consommations plus grandes.

ASPHALTES (COMPAGNIE GÉNÉRALE DES), T-., L’asphalte est une : des victimes de la spéculation, pour mieux dire, de l’agiotage. Oublié^ depuis l’époque où l’on en cimentait les murs deBabyïone, retrouvé à la fin du siècle dernier, il n’a reparu d’une manière sérieuse, dans les constructions que vers 1838, moment où furent faits les premiers trottoirs. Quoique la ville de Paris ne fut pas alors