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ECONO

a essaye d’appliquer des formulas algébriques a l'économie politique. Cette tentative a 6te ! faite plusieurs fois deja sans grand resultat. M. Bournot a joint a ces recherches les considerations assez vagues qu’il avait emises dans son Traite des idtes fondamentales sur diverses questions economiqu.es. Au m6me sujet se rattache l'ouvrage de M. Minghetti , actuellement ministre d’Etat en Italie, Des rapports de l'économie pnblique avec la morale et le droit, traduit en francos par M. Saint-Germain-Leduc, ouvrage que l’auteur resume lui-meme en ces term es : « Enlre le vrai, le bien, le juste, l'utile, regne une harmonie preétablie, Cette harmonie, la limitation des choses créées et les aberrations de notre arbitre peuvent nous la dissimuler ou la troubler dans les regions ou notre volonte opere, mais elle existe, et puisqu’il nous est donne* dela decouvrir et de l'admirer, nous devons chercber a la réaliser dans nos oeuvres. C’est aux sciences a marcher de concert sans se confondre ni se separer, et,a l'économie politique, tout en gardant un rang distinct, a demeurer constamment en contact avec les autres sciences de l'ordre moral. » Enfin nous mentionnerons ici le travail de M. Rivet, Des rapports du droit et de la legislation avec l'économie politique , in-8°, qui touche aux points de la science e’conomique les moins Studies jusqu’ici. Leplus souvent, eneffet, les economisets ne se sont occup6s de la legislation qu’en tant qu’elle concerne directement des matieres economiques , telles que la liberte du commerce, les’ douanes , les finances, tandis qu’on.a beaucoup moins etudie" l’influence des lois civiles el politiques sur le mouvement economique proprement dit..(jr il est certain que cette partie de la legislation exercera toujours une action dominante sur ce mouvement, et que les lois sur l'etat des personnes, par exemple, sur la proprtete, sur les successions, sur le louage, ont sur l'ensemble de la situation sociale une influence bien plus marquée que les reglements commerciaux.

C’est aussi l'ensemble de la science qu’embrassent les traites populaires destines a la vulgariser. Sous ce rapport nous avons a citer le Catechisme de l'économie politique de M. Dumesnil-Marigny, l'un des repr^sentants de l'ecole protectionniste; — les Premieres notions d’ Economic politique ou sociale de M. Joseph Garnier, qui est bien connu deja par d’autres ouvrages elementaires. M. Garnier a joint a ses Premieres notions, qui s’adressent aux jeunes gens et aux ouvriers , la Science du bonhomme Richard de Franklin et I’Economie politique en une lecon de Bastiat; .— les Entreliens familiers sur I’Economie politique et la stalistique de M. Paul Perissat , a l'usage de l'enseignement professionnel, agricole, industriel et commercial. Mais de tous ces ouvrages le plus remarquable est celui qu’a publie M. Courcelle-Seneuil sous le litre de Lecons Mmentaires d’économie politique, Ce petit livre est destine plulot a servir de guide a ceux qui veulent faire une etude s£rieuse de Fe"conomie politique qu’a donner une connaissance superficielle des principes de cette science. L’auteur en resume les principales conclusions theoriques dans des propositions courtes et precises, en laissant a J’e’leve lui-m&me le soin d’en chercher la demonstration dans des ouvrages plus detailles. Ces propositions sont suivies d’un questionnaire qui ne forme pas la par tie la moins inte>essante du livre. Toutes les matieres de l'Economie politique s’y retrouvent sous forme de demandes dont la reponse doit fitre cherchde dans les propositions. Il est certain qu’un questionnaire de ce genre est d’une grande ulilite* pour celui qui veut étudier une science. Il est regrettable seulement que l’auteur n’ait pas mis la reponse a la suite de chaque demande ou indique* les propositions qui s’y rapportent : le travail de Thieve y aurait gagne" en facilité et en stirete

Parmi les questions spdciales, c’est toujours Fimpdt qui attire le plus Fattemion. M. de Parieu a donne* les tomes HI et IV de son Traite" des imports que nous avons fait connaitre dans le dernier Annuaire. Dans ces volumes L'auteur termine son histoire des impdts sur les actes et traite des taxes provinciales, departementales et locales. L’ouvrage sera termine* par un 5 e volume. M. Charguerand a expose la théorie de tous les impôts dans un,seul volume : L’économie politique et I’impdL Des sujets divers ont ete abordes dans les ouvrages suivants : Mannequin, Travail el liberie’ , Mudes critiques d’Economie sociale , 2. vol. in-8°; Lair , Les lois sur FinlMt , in-8°. RoNDELET,La morale de la richesse; Durand, Des offices conside’re’s au point de vue des transactions privies et des inttrils de I’Etat, in-8°. M. Wolowski a publie le Traite" de la monnaie de Nicolas Oresme, qu’il avait signale l'année dernière à l’Académie des sciences morales et politiques.

Le débat sur la liberté des banques a été soulevé par une question d’interet pratique, celle de savoir si la banque de Savoie, par suite des privilèges qui lui avaient ete concedes par le gouvernement piemontais et que le gouvernement français avait ratifies, avait le droit d’emettre des billets au porteur circulant dans toute la France, et a cet effet d’établir des succursales hors de la Savoie. La banque de France lui contestait ce droit, et le gouvernement a donne raison a l’etablissement parisien. Mais cette discussion d’interet, entre deux institutions financieres, devait naturellement faire renaître l'ancien débat entre les partisans des banques libres et ceux qui pensent que l’émission de billets au porteur ne peut appartenir qu’a un établissement public, autorise et surveille par l'Etat. La question a été traité contradictoirement,mais des deux cotes avec un grand talent, par M. Wolowski, dans le Journal des Eco~