Page:Anonyme – Le Serment du jeu de paume, 1823.pdf/21

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Ces diverses lectures faites, Bailly dit qu’il n’a pas besoin de faire sentir la situation affligeante où se trouve l’assemblée. Il propose de mettre en délibération le parti qu’il faut prendre dans un moment aussi orageux.

Mounier émet une opinion fortement appuyée par Target, Chapelier et Barnave ; il montre combien il est étrange que la salle des états-généraux soit occupée par des hommes armés ; que l’on n’offre pas un autre local à l’assemblée nationale ; que son président ne soit averti que par des lettres du marquis de Brézé, et les représentans nationaux que par des placards ; qu’enfin ils soient obligés de se réunir dans un jeu de paume, pour ne pas interrompre leurs travaux ; que blessés dans leurs droits et dans leur dignité ; avertis de toute la vivacité de l’intrigue et de l’acharnement avec lequel on cherche à pousser le Roi à des mesures désastreuses, les représentans de la nation doivent se lier au salut public et aux intérêts de la patrie par UN SERMENT SOLENNEL.

Il s’élève à l’instant un cri unanime d’approbation et l’assemblée prend à l’instant l’arrêté suivant : « L’assemblée nationale considérant qu’appelée à fixer la constitution du royaume, opérer la régénération de l’ordre public, et maintenir les vrais principes de la monarchie, rien ne peut empêcher qu’elle ne continue ses délibérations, dans quelque lieu