dans vos chambres. J’ordonne à M. le maître des cérémonies de les faire arranger[1]. »
Après le départ du Roi, un grand nombre de curés et tous les membres de l’assemblée nationale immobiles et en silence sur leurs banquettes, contenaient à peine leur indignation en voyant LA MAJESTÉ DE LA NATION si indignement outragée, lorsque le marquis de Brézé s’approche du président et dit : « MM. vous avez entendu les intentions du Roi. » Le bouillant Mirabeau se lève, avec le ton et les gestes d’un homme vivement insulté et lui crie : « Les communes de France ont résolu de délibérer : nous avons entendu les intentions qu’on a suggérées au Roi ; et vous, qui ne sauriez être son organe auprès de l’assemblée nationale ; vous qui n’avez ici, ni place, ni voix, ni droit de parler, allez dire à votre maître que nous sommes ici par la puissance du peuple, et qu’on ne nous en arrachera que par la force des baïonnettes. » D’une voix unanime tous les députés se sont écriés : tel est notre sentiment[2].
Des ouvriers venus pour enlever l’appareil fastueux de cette séance, frappés de l’immobilité des pères de la patrie, s’arrêtent et suspendent leur travail. Cependant Camus, rompant le profond silence