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territorial, prononça le nom d’ÉTATS-GÉNÉRAUX. On lui répondit par son exil à Troyes. Cependant Louis XVI, voulant donner à ses sujets le spectacle imposant des assemblées du peuple, spectacle qui n’avait point été offert depuis 1614, ordonna le 24 janvier 1789, la convocation d’états-généraux pour le mois d’avril de la même année. Jusqu’ici le tiers-état, quoique partie nécessaire de ces assemblées, n’avait jamais été convoqué que dans une proportion contraire aux intérêts publics, puisqu’elle était trop à l’avantage des premiers ordres ; mais le Roi, par son ordonnance, accorda à la majorité de la nation une représentation égale à celle des deux autres ordres. Cette sage innovation présageait au peuple l’avenir le plus favorable. Tout portait à regarder comme un bienfait la délibération par tête. La joie était universelle, l’espérance était générale.

Les provinces, les bailliages, les sénéchaussées s’assemblent pour concourir à la nomination de leurs députés, ils leur donnent des instructions spéciales : toutes portaient sur les besoins de la nation. C’est ce qu’on trouve dans ces cahiers qui expriment si bien ce que voulait le peuple à cette glorieuse époque.

Le costume des députés de la France est fixé par une ordonnance royale. D’une part des habits brillans et pompeux sont affectés au clergé, de même qu’à la noblesse ; de l’autre on n’assigne aux membres du