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Page:Anonyme - Al-Cheil et Esou-Li.djvu/27

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Qui devance toujours la délirante ivresse
Que savoure un amant auprès de sa maîtresse.
Al-Cheil, près de sa belle, est guidé par l’amour ;
Le bonheur va, pour lui, terminer ce beau jour.
De ses riches habits déjà sa fiancée
Par les soins d’une esclave était débarrassée,
Et se trouvait alors n’avoir de vêtement
Pour cacher ses attraits qu’un voile seulement.
Enlevant le tissu qui couvrait son amante,
Al-Cheil croyant rêver, recule d’épouvante
A l’aspect d’un objet d’une affreuse laideur,
Dont les difformités inspirent de l’horreur.
Il reste quelque temps comme un homme stupide,
Sans trouver la raison de ce tour si perfide.
De l’aveu du khâdi qu’il n’a pas écouté,
Il reconnaît, trop tard, toute la vérité.
En voyant que sa femme est un monstre en personne,
D’abord au désespoir son esprit s’abandonne ;
Puis, en bon Musulman, au sort qu’il doit subir
Il se résigne enfin, disant : Allah Kébir49 !