Page:Anonyme - Al-Cheil et Esou-Li.djvu/33

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» Quand elle nous déplaît, nous avons l’agrément
» De pouvoir la revendre assez facilement.
» Il n’en est pas de même à l’égard de l’épouse
» Que nous répudions dans notre humeur jalouse.
» Quand nous rendons la femme, ayons raison ou tort,
» Nous donnons des sequins53 pour mettre tout d’accord.
» Entre chacune on voit la grande différence ;
» On trouve avec l’esclave un avantage immense ! »
Se donnant le sélam, ces joyeux musulmans
Terminèrent ainsi, tous leurs raisonnemens.


Ent thaïeb, ia sidi54 ! qu’Allah toujours t’accorde
Ses bénédictions et sa miséricorde !
Dit la belle Esou-Li, chez Al-Cheil en entrant ;
De toi je suis contente, et tu vois maintenant.
Qu’en suivant mes avis je sais en tenir compte ;
Si, pour changer ton sort, tu veux que je sois prompte,
Il faut aveuglément t’en rapporter à moi !
Voici donc le projet que j'ai conçu pour toi.
On trouve, tu le sais, près de la citadelle,
Du côté des bazars, une place nouvelle ;