Page:Anonyme - Al-Cheil et Esou-Li.djvu/34

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On y voit des jongleurs, quelques uns font des tours,
Les autres font danser des singes et des ours ;
Emporte de l’argent, rends-toi sur cette place,
Et, là, je te dirai ce qu’il faut que tu fasse.
Aux désirs de sa belle Al-Cheil obéissant,
À l’endroit indiqué se rendit à l’instant.
Suivant tous les conseils de sa belle maîtresse,
À chaque bateleur il remet une pièce ;
Recommandant à tous de se bien conformer
Aux ordres très formels qu’il va leur intimer.
Étant bien convenus de ce qu’ils doivent faire,
Al-Cheil leur donne encor le bakchihh ordinaire ;
Exigeant, sous serment, que chaque baladin
Irait au Lesbékir le lendemain matin.
D’une si bonne aubaine ayant peu l’habitude,
Chacun d’eux l’assura de son exactitude.


Demain, dit Esou-Li, chez toi je me rendrai :
Tu sais ce qu’il faut faire ; et je t’appartiendrai.
De son prochain bonheur bénissant le Prophète,
Al-Cheil revint chez lui l’ame plus satisfaite.