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Page:Anonyme - Al-Cheil et Esou-Li.djvu/35

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Le quartier Lesbékir, au lever du soleil,
D’un spectacle nouveau présente l’appareil.
Le bruit des instrumens d’une troupe nomade
De nombreux baladins annonce la parade :
On se presse pour voir de savans animaux
Conduits par des jongleurs, montés sur des chameaux,
Qui mettent en émoi tout ce quartier du Kaire.
Al-Cheil, en ce moment, était chez son beau-père ;
Entendant ce tumulte, il fait l’homme surpris,
Et demande à Mahmoud : D’où viennent tous ces cris ?
— Mon fils, par mon turban, j’en ignore la cause :
Allons à la fenêtre en savoir quelque chose.
Apercevant Al-Cheil, aussitôt les jongleurs,
En s’approchant de lui, cessèrent leurs clameurs.
Le reiss55 de cette troupe, un singe sur l’épaule,
Commença de la sorte à débiter son rôle :
Sélam âleik, Al-Cheil, notre très cher cousin,
Reçois le compliment de chaque baladin,
Nous nous faisons honneur d’être de ta famille ;
Du grand khâdi Mahmoud tu possèdes la fille !
Nous partageons ta joie, ô veine de nos yeux !
Nous prions tous Allah pour que tu sois heureux !