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doon de la roche

gique au cas sujet singulier des substantifs : hons 1248, 3187, prodons 3186, 3220, peres 3125, 3144 ; la forme Doz pour Do, constante dans le manuscrit, se lit dans le fragment au v. 3238 ; je n’ai pas trouvé d’exemple de Do. — Dans la déclinaison du pronom possessif, on peut noter tui 1234 (cas régime pluriel).

Conjugaison. — Nous ne voyons à relever que redoz 3210 (1re pers. du sing.[1] du présent de l’indicatif), gardoit 1307 (3e pers. du sing. du présent du subjonctif) et haubergetes 3259 (2e pers. plur. du présent de l’indicatif).

Si la langue des fragments a un caractère oriental nettement prononcé (à noter ai pour a dans certains cas, oi pour ei, oi pour o), ce caractère est encore bien plus marqué dans la langue du manuscrit de Londres, qui offre d’ailleurs une plus grande variété de faits, ce qui s’explique par la différence d’étendue, le manuscrit contenant plus de 4600 vers au lieu des 360 des fragments. Remarquons dès maintenant que, par un hasard singulier, les traits les plus frappants de la langue du manuscrit, pratiquement unique, qui contient Doon de La Roche, se retrouvent dans le manuscrit également unique qui nous a conservé la chanson de geste d’Orson de Beauvais. Dans l’exposé qui suit, nous renverrons, pour ces traits, à l’étude de G. Paris, dans l’Introduction à son édition de ce dernier poème[2]. Nous prenons comme point de comparaison le « francien » normal.

Notons, avant de passer aux faits de phonétique proprement dite, quelques particularités de graphie, qui s’expliquent par la date du manuscrit : au (issu d’al) s’écrit parfois aul : aultres 15, 26, aultre, 1298, hault

  1. Nous retrouverons plus loin une forme analogue dans le

    manuscrit de Londres, p. XXIII.

  2. Orson de Beauvais (Paris, 1899), p. VII-XVIII.