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introduction

Si me est une fois contracté en une syllabe :

2873 Sim desfia en France Pepin[s] li emperere.

Si on lisait Si me, avec le manuscrit, le vers serait trop long[1].

Si les peut de même se contracter en ses (v. 1805).

Ainsi que nous l’avons dit, les vers sont assonancés ; on ne découvre nulle part une véritable tendance vers la rime. Le poème est divisé en 130 laisses, dont 78 masculines et 52 féminines. L’étude des assonances étant le principal moyen de connaître la langue du poète — moyen imparfait, il est vrai, puisqu’elles ne nous renseignent que sur les voyelles —, nous allons les passer en revue.

Assonances masculines.

L’a non nasalisé occupe les laisses XXXVIII et XCVI ; elles ne présentent pas le mélange d’a avec ai, mais c’est un hasard, car nous rencontrons ce mélange plus loin, dans les laisses féminines. Le seul mot intéressant à noter est saus 3356 (lat. salsus), où l’u se prononçait évidemment comme une semi-voyelle.

A nasalisé se rencontre dans seize laisses : I, IV, VI, XVIII, XXXVII, XL, XLII, XLVI, LXI, LXXX, LXXXIII, LXXXIX, XCIII, XCIX, CXIII, CXXVI. — Dans ces laisses, le mélange d’an avec en est constant ; il n’y a pas de laisses exclusivement en an ou en en. La laisse LXXX (36 vers) est presque entièrement en en ; les seules exceptions sont garant 2605 et dolenz. 2629 qu’on pourrait lire dolanz (le ms. porte dolans). Dans la laisse XCIX, où il y a également une prédominance d’en, on peut noter, au v. 3457, Olivant, cas régime d’Olive[2]. — Ai, ei nasalisé n’occupe qu’une

  1. Comp. Vie de saint Alexis, v. 220, éd. G. Paris : Toz sui enfers, sim pais por soue amor.
  2. La rime besoin 3129 semble altérée. — V. 3457, on a apar-