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doon de la roche

messagers arrivent ; ils mettent pied à terre devant la tente de l’empereur, et font le récit de leur mission : ils ont constaté que Landri est bien le neveu du roi Pépin ; en même temps, Outré remet à Landri l’anneau qu’Olive lui a confié. — Après avoir pris connaissance de ces nouvelles, l’empereur Alexandre n’hésite plus ; il accorde à Landri la main de sa fille (v. 1073-2100).

Le récit revient à Malingre, le fils d’Audegour. Doon avait « adoubé » (fait chevalier) son fils ; mais celui-ci, de plus en plus exaspéré contre Olive, veut qu’on lui enlève les terres qu’elle tient encore ; Doon s’y refusant, Malingre traite son père de couz sofranz (cocu complaisant) ; le père frappe le fils, qui réplique, et les deux hommes en viennent aux mains. Des chevaliers réussissent cependant à établir une trêve entre le père et le fils. Tomile et Malingre n’en chassent pas moins Olive de Cologne ; elle part, assise sur un mauvais « roncin », et se réfugie en Hongrie, où elle est recueillie par son oncle, l’évêque Auberi, à « Seine la ville » (v. 2110-2166 ; cf. v. 2925, pour la résidence d’Auberi).

Tomile et Malingre, craignant une invasion possible de leur terre par Doon et Landri, expulsent Doon de Cologne ; quand celui-ci veut se réfugier à Aix-[la-Chapelle], on lui en refuse l’entrée. Il se retire à La Roche et part de là pour Paris, afin d’y voir Pépin. Il trouve le roi malade ; Pépin demandant des nouvelles d’Olive, Doon raconte qu’elle a été chassée par Tomile et Malingre, qui ont occupé ses fiefs. Le roi se met fort en colère, reproche à Doon sa conduite à l’égard de sa sœur, et le défie[1]. Doon, épouvanté, se retire à La

  1. Le roi arrache quatre poils de son « pellisson » d’ermine [et les jette au visage de Doon] (v. 2261). Le même mode de défi se retrouve dans Raoul de Cambrai (v. 2316-2318, édit. Meyer et Longnon), et dans Girbert de Metz (voir la note des éditeurs de Raoul de Cambrai sur le passage cité, en tenant compte de ce qu’ils dirent dans l’Introduction, p. LXIII, note.)