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introduction

pelle et le prie d’aller à Saint-Gilles demander du secours. Godefroi, — c’est le nom du chevalier, qui autrefois a connu Élie, — se charge du message ; et bientôt le roi Louis, Julien de Saint-Gilles et toute la geste de Monglane arrivent sous les murs de Sobrie et délivrent Élie ; Macabré est tué par Galopin (v. 2446-2619). Les chevaliers français entrent dans Sobrie et on baptise Rosemonde. Élie, qui a aidé à la tenir sur les fonts, veut l’épouser ; mais l’archevêque s’oppose à ce mariage, qui, suivant le droit canonique, est impossible, puisque Élie a été le parrain de Rosemonde. Rosemonde se désole d’abord, puis elle se décide à épouser Galopin. Quant à Élie, le roi de France lui promet la main de sa sœur Avisse avec le fief de Bourges et d’Orléans. Élie, Galopin et leurs compagnons, conduits par Godefroi, vont alors en Terre Sainte pour visiter le Saint-Sépulcre. À leur retour, on célèbre à Paris les noces d’Élie et d’Avisse. C’est de ce mariage qu’est né Aiol, le héros de la chanson bien connue (v. 2620-2761).

On voit par cette analyse assez développée que le poème présente une certaine unité, chose rare dans les chansons de geste du xiiie siècle. On n’y trouve pas, il est vrai, de scènes vivantes et intéressantes, comme dans la première partie de l’Aiol ; par contre, l’intrigue se déroule régulièrement et de nouveaux incidents ne viennent pas après coup se greffer sur l’action principale. Le dénouement peut sembler étrange, et s’accorde mal avec tout le récit, qui prépare évidemment l’union d’Élie avec Rosemonde : on verra ce