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élie de saint gille

compagnons de Lubien ne sont pas pareils dans les deux textes : Gontable d’Orlie de F (v. 2287) est sans doute le même que Gondracle de Clis de S (p. 156). Quant à Tornebrans (v. 2236), il reparaît dans S (p. 158) sous le nom de Tanabraz.

LXV. — Les deux rédactions concordent.

LXVI. — Les noms des païens qui attaquent Élie différent dans les deux versions. Jonacle, cependant, de F (v. 2306) peut être assimilé à Jonatré, ou plutôt Jonatre de S (p. 158). Cf. plus haut Triacle, v. 364, et Tiatre de S, p. 108, note 1. — Dans F (p. 158), Élie poursuit les païens et en tue encore un ; ceci manque dans F.

LXVII. — Les deux rédactions concordent.

LXVIII. — Dans F, Élie tue Caïfas (v. 2348-2353) ; dans S (p. 169-170), il le blesse seulement. C’est un artifice du rédacteur qui veut plus tard faire reparaître ce personnage à la fin du poème (p. 166) pour le faire tuer, alors seulement, par Élie.

LXIX. — Au commencement de cette laisse, les deux rédactions sont assez dissemblables. — Dans F, Élie est poursuivi par les païens, tandis que Rosemonde prie pour lui : Élie se réfugie alors dans la tour de Rosemonde. Dans S, l’attaque des païens n’est pas mentionnée : on ne sait donc comment s’expliquer pourquoi plus tard (p. 161) Élie propose à la jeune fille de s’enfermer dans une tour. — Dans F, Rosemonde prend l’engagement envers Dieu de se faire chrétienne ; dans S, elle propose à Élie de l’épouser : il refuse, car elle est païenne.


À partir du v. 2418 de F (voy. S, p. 161), les deux textes se séparent complètement et n’ont plus rien de commun.

Je suis donc forcé de m’arrêter ici dans l’examen comparatif des rédactions française et norvégienne. Il est facile de voir par tout ce qui précède combien