Page:Anonyme - Eugène Fromentin, 1905.djvu/33

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et restera une œuvre de choix pour les délicats de toutes époques. Ce beau livre renferme une action peut-être un peu languissante, mais celle-ci se déroule dans notre pays Rochelais, qui, grâce à la magie du style de l’auteur, devient un cadre merveilleux. L’ensemble de l’œuvre est surtout une étude psychologique très fouillée, très sentie, qui est rendue avec une délicatesse de sentiment et d’expressions, inconnue de nos jours.

Au mois de mai 1876, quatorze ans après Dominique, parut un nouveau volume de Fromentin : Les Maîtres d’autrefois, la plus retentissante et la plus étonnante de ses œuvres littéraires. Il venait de visiter après Venise, la Belgique et la Hollande et d’étudier, une à une, les toiles de maîtres qui garnissent leurs musées. Il en rapportait de fortes sensations et d’innombrables notes qui, quintessenciées par de longues méditations, devinrent le monumental traité d’art que sont les Maîtres d’autrefois. Il suffit, en effet, de lire quelques pages de cet extraordinaire livre pour se rendre compte de ce qu’une pareille œuvre représente de labeur prodigieux du cerveau. Il a recherché quels avaient dû être le procédé, la manière de peindre de chacun des anciens maîtres, pour en faire ressortir les effets, les qualités ou les défauts. Il lui a fallu ensuite faire la description