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Page:Anonyme - Florence de Rome, tome 1.djvu/107

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DATE DE LA CHANSON

fort probable que c’est précisément sous l’influence de la scène entre Florence et Macaire (vers 4438-4553) que Gerbert de Montreuil a imaginé la scène analogue de son roman entre Euriaut et Meliatir (éd. Michel, vers 3956-4038) [1].

Il y a, dans les ouvrages du xiiie siècle, encore d’autres allusions à la chanson de Florence de Rome, mais qui ne peuvent servir à fixer la date de celle-ci d’une manière plus précise que l’allusion contenue dans le Roman de la Violette.

Ainsi, une allusion directe à la chanson de Florence de Rome est faite dans le poème de Wistasse le Moine, dont la composition se place entre les années 1223 et 1284, mais probablement plus près de la première que de la seconde de ces deux dates [2]. À la question de « l’estrumel » : Ses tu ore nule chançon ? Wistasse le Moine, déguisé en ménétrier, répond :

O je, d’Agoullant et d’Aimon ;
Je sai de Blanchandin la somme,
Si sai de Flourenche de Romme.
Il n’a el mont nule chançon
Dont n’aie oï ou note ou son.

(Éd. Foerster-Trost, vers 2203-2207).

    geste sur Florence de Rome, croyait que Gerbert de Montreuil faisait allusion au Dit de Flourence de Romme, qui n’est que du commencement du xive siècle (voy. ci-dessus p. 3). D’ailleurs, dans ce Dit il n’est point question de la broche miraculeuse, ce qu’a déjà fait observer A. Mussafia dans son mémoire intitulé Über eine italienische metrische Darstellung der Crescentiasage (Wiener Sitzungsber., philos.-hist. Cl., t. LI [1866], p. 676, note 1).

  1. C’est d’autant plus probable que dans le Comte de Poitiers, source directe du Roman de la Violette, la scène du meurtre ne se trouve pas.
  2. Voy., pour la date, l’édition de W. Foerster et J. Trost (1891), p. vii.