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Page:Anonyme - Florence de Rome, tome 1.djvu/110

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INTRODUCTION. — CHAPITRE VI

l’époux de Florence [1]. Dans l’état actuel de nos connaissances concernant les différentes versions de Florence de Rome, cette supposition nous paraît tout à fait invraisemblable [2], et il ne reste qu’à conclure que l’auteur de la Naissance du Chevalier au Cygne a commis une erreur de mémoire [3].

Quant à la question de savoir comment l’auteur de la Naissance du Chevalier au Cygne pouvait avoir connu la chanson de Florence de Rome, ou en avoir entendu parler, il semble qu’il y ait deux solutions. Ou bien le poème de la Naissance du Chevalier au Cygne ne date que du commencement du xiiie siècle [4], ou bien, ce qui nous semble plus probable, l’auteur de ce poème a connu, non pas la source commune directe des versions LMPS ou un de ses dérivés, mais un texte antérieur, source du groupe formé par les versions LMPS et aussi par la romance anglaise (R) et le remaniement français (Q). Cette version primitive de la chanson de Florence de Rome, écrite probablement dans la seconde moitié du xiie siècle, n’aurait donc pas encore mentionné Guillaume de Dole, et, comme dans le remaniement du xive siècle et dans le passage cité de la Naissance du Chevalier au Cygne, le roi grec y aurait peut-être porté le nom de Garsile [5].

  1. H. Pigeonneau, Le Cycle de la Croisade et de la famille de Bouillon (1877), p. 170, note 1. Cf. Cr. Nyrop, Sioria dell’epopea francese nel medio evo, trad. Eg. Gorra (1886), p. 210, note 1.
  2. Nous ne voudrions pas admettre avec G. Paris (Rom., XIX, p. 333, note 5), même à titre de simple possibilité, l’hypothèse qu’il aurait existé une version de notre roman où Milon devenait l’époux de Florence.
  3. Cf. R. Wenzel, Die Fassungen, etc., pp. 38, note 1, et 60.
  4. Cf. ci-dessus p. 102, note 4.
  5. Dans la Naissance du Chevalier au Cygne il y a Garfile (voy. ci-dessus p. 103, note 2). Le nom de Garsile se rencontre également dans la chanson d’Otinel (milieu du xiiie siècle) ; cf. ci-dessus p. 31, note 3.