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Page:Anonyme - Florence de Rome, tome 1.djvu/146

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140
APPENDICE


Moult tos le me donroit, ce dont mes coers s’argue :
C’est sa fille Flourenche, pour qui mon corps tressue. »
Accarie appiella, le main li a tendue :
270« Pour yceste biauté qui m’est ramenteüe
Fauldra que vous aléz a Ronme l’absolue,
Et au boin empereur, qui le chiere a membrue,
Diréz conment amours pour sa fille me thue.
Dittez c’on le m’envoie bien paree et viestue ;
275Sans plus avoir d’avoir elle me soit rendue,
Car j’ay asséz vaillant, et l’euisse toutte nue ;
Du sien ne voeil avoir qui vaille unne machue.
Bruchiabiaus, mes niéz, est de vostre tenue,
Avoecques vous yra sans point d’arriesteüe.
280Prendéz de mon tressor et si tenéz court drue
Et si donnés biaus dons, tant que l’aiiés eüwe,
Et si donnéz as gens qui sont de la tenue
Et sine donnéz riens a celle gent menue,
Mais a boins chevaliers point n’est painne pierdue,
285Car che c’on donne as boins est souvent de value. »


IX[1]

« Signeur »,  che dist Gharssillez, « droit a Ronme en yréz
A Oston l’empereur et le me salueréz,
Et Flourence, sa fille, pour my le rameréz.
Faittes ent vo pooir, ains que vous retournés ;
290Vous seréz mes amis, se vous le m’amenéz ;
Et, se li empererez ne voelt yestre adviséz
Et sa fille refuse, ou grant est li biautéz,
fol. 205 v°Et che vient en la fin, se finer n’en poéz,
Je vous conmandz et dis que vous le deffiéz,
295Et dittes que li maint par my sera grevéz,
Et yray devant Ronme a deus cens mille arméz.
Ja mais au lez de cha ne seray retournéz,
S’aray conquise Ronme, qui est bonne chitéz :

    279 Auoecq

  1. 288 flourece — 289 vostre p. — 296 milles.