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Page:Anonyme - Florence de Rome, tome 1.djvu/193

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ROMAN DE FLORENCE DE ROME


Que vous avéz mon frere veü tolir la vie,
1705Par quoy la damoizielle me puist yestre ottroiie ;
fol. 220 r°Et sachiés, se je sui sires de Ronmenie,
Tant d’onneur vous feray, par le Vierge Marie,
Qu’onnouré en seront tout chil de vo partie. »
Quant Sanssez l’entendi, tout li sans li fremie ;
1710Îl a dit a Millon par moult grant estoutie :
« Par Dieu, sire Millon, or avéz dit folie,
Qui voléz ensement que telle chose die !
Et puis, s’il revenoit par aucune maistrie,
Je seroie a tous jours retéz de tricherie !
1715Foy que je doy a Dieu et au corps saint Elie,
Ja il ne m’avenra a nul jour de ma vie ! » 


LV[1]

Quant Milles entendi la parolle Sansson,
Qui ne voelt affremer la soie intention,
Il sacqua un espoy plus trenchant qu’aghuillon
1720Et puis en fery Sansse par mortel traÿson ;
Le haubiert li trencha et apriès l’aucqueton
Et li a mis l’achier entre fie et pomon,
Mort l’abati a tiere dou destrier araghon,
A tant es Agrevain, le chevalier baron !
1725Quant il vi ta le tiere gezir son compaignon,
Tantos a dit a Mille : « Pour yquelle ocquoison
Avés vous ore ochis che hault prinche de non ?
— Agrevain », che dist Millez, qui coer ot de Griffon,
« Je vous prie pour Dieu, qui souffry passion,
1730Que me voeilliés aydier a mon loyal bezon,
Et, se Dieu me consent a acomplir mon boin,
Je vous ay en couvent, sur le corps Lazaron,
Telle honneur averéz a bien courte saison

    1710 Le second a manque — 1713 se il — 1714 Je sescrie — 1716 ne navenra

  1. 1725 Il le vit — 1731 consent manque,