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INTRODUCTION. — CHAPITRE III

tées parfois à la tradition littéraire du moyen âge [1]. Aussi n’y a-t-il pas lieu de s’arrêter aux données pseudo-historiques de notre chanson, Ce qui mérite plus d’attention, ce sont les faits mentionnés en passant par notre auteur et qui, surtout par leur caractère apocryphe, nous donnent une idée curieuse de la représentation qu’il se faisait du passé. On trouvera ces faits mentionnés et commentés dans la Table des noms de personnes et des noms géographiques au chapitre suivant.

Quant aux noms de lieux qui se rencontrent dans notre chanson, ils ne nous donnent guère une haute opinion du savoir géographique de l’auteur. Cela se comprend d’ailleurs facilement ; l’auteur ne connaissait certes pas, pour les avoir visitées, l’Italie et la Grèce. Et, ainsi que dans la plupart des chansons de geste, l’élément oriental joue aussi dans la chanson de Florence de Rome un rôle considérable pour indiquer l’origine des différentes parties de l’armure, etc. Tous ces éléments géographiques seront mentionnés dans la Table des noms de personnes et des noms géographiques. Mais il y a quelques faits qui sont peut-être mieux à leur place dans cet aperçu.

Ainsi, le trajet de Constantinople à Rome est décrit trois fois. La première, il s’agit des messagers de Garsire qui viennent demander pour leur seigneur la main de la belle Florence : ils abordent la terre italienne à Otrante, en Pouille (v. 157), traversent la Pouille (v. 168), passent par Bénévent et la Campagne romaine (v. 170, Champagne : -aigne), et arrivent en « Romaigne » après quinze jours de marche (v. 171). La seconde fois, Garsire avec toute son armée, après avoir côtoyé la ville d’Odierne (v. 584), ville difficile à identifier,

  1. Ainsi, le traître Macaire et Guillaume de Dol (cf. encore, pour ce dernier, ci-dessous au chap. vi).