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CARACTÈRE DE LA CHANSON

contourne la péninsule : il laisse à droite Salerne (v. 585, : -erne [1]), passe près de Gaëte (v. 629) et aborde au port de Lolifant, port fantastique situé à une distance de « six » lieues de Rome (vers 631-632, : -ant). La troisième fois enfin, quand Esmeré et Garsire retournent ensemble de Constantinople, ils abordent au port de Gaëte, d’où ils n’ont que quatre jours de marche pour arriver à Rome (vers 3351-3352, 3366),

Puis, il y a la question de savoir où l’auteur a voulu placer le couvent imaginaire de Beau-Repaire, si tant est qu’il ait eu là-dessus quelque idée nette. Récapitulons les faits. Milon se rend de chez Guillaume de Dol à Beau-Repaire par terre ; la route est longue et fatigante (vers 5815-5825). Macaire y vient en une demi-journée, aussi par terre (vers 5919-5920, 5959-5971). Escot fait un voyage de mer de quatre jours et demi, en partant de Satelie, c’est-à-dire peut-être Satalièh ou Adalia (l’anc. Attalia), port de la Turquie d’Asie sur la Méditerranée (vers 5590, 6007-6008). Clarembaut vient par mer d’Aguilée, et en quittant Beau-Repaire le navire va à Bénévent (vers 6025, 6034-6038, 6040). Esmeré voyage par terre de Rome à Beau-Repaire, et le voyage dure cinq jours et demi (vers 6094-6097). Enfin, Esmeré et Florence retournent à Rome par terre (v. 6398 ; d’après la version de M, appuyée par celle de S ; Le ms P nous fait ici défaut). — Ces faits nous mènent évidemment à localiser le couvent de Beau-Repaire en quelque endroit de la côte orientale de l’Italie centrale.

  1. D’après M (et S) ; P dit : la cité daufalerne. C’est une faute de copiste évidente, Aufalerne devant être quelque part en Espagne ; cf, C.-Th. Müller, Zur Geographie der älteren Chansons de geste (1885), p. 32.