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Page:Anonyme - Florence de Rome, tome 1.djvu/85

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LANGUE : § 2 — LANGUE DE L’AUTEUR

rimes nous présentent les exemples : coment (commendo) 1984 ; pri 3845. Il y a cependant baaille (*bataculo) 3842 [1].

4. Conservation du présent du subj. des verbes en -er (-ier) sans -e analogique. Les rimes donnent : cont 567 ; otroit 2321, 5984 ; son (pour sont) 6216 ; aut (de aler) 5040 ; cravent 6024. Dans le corps du vers on trouve : aut 904, 2133, 5750 ; hurt 1354 ; gart 3362 ; mervaut (de merveillier) 4865 ; commenç 6219 ; etc. D’autre part, il y a la forme connue aille : -aille 1357, 3831, ainsi que peut-être les formations analogiques : maigne (de mener) : -aigne 168 [2] et, dans Le corps du vers, aïde 1308 [3].

5. Conservation de la terminaison de l’imparf. -ot ; voy. ci-dessus, p. 77

Si donc ces traits semblent indiquer le xiie siècle, il y en a d’autre part plusieurs autres qui nous amènent à placer la composition de notre chanson plutôt dans la première moitié du xiiie siècle. Tels sont les traits suivants :

1. oi < o + yod : oi < ĕ, ĭ ; voy. ci-dessus, p. 75. Ce trait conjectural est naturellement de peu de valeur.

2. Amuïssement de l’s devant une consonne sourde. À la rime en -ot on a tot (tostum) 5452 [4].

3. Confusion dans la déclinaison à deux cas des

  1. Nous avons corrigé ce vers, qui manque dans L et M.
  2. Il est possible que l’auteur, à cause de la rime, se soit permis d’employer l’ind. au lieu du subj. (n’i a cel que ne maigne Riche cheval en destre). Pour cet emploi de l’ind. dans des propositions relatives, cf. Der anglonorm. Boeve de Haumtone, éd. À, Stimming (1899), p. 134 (v. 419).
  3. Le ms. P (le seul) donne : Or li aide deus (hém.). Il faut probablement lire : Ore li aiut (ou : aït) Deus (voy. t. II, p. 379) ; cf. Si m’aïst Deus, amis 1679.
  4. D’après P ; M donne une leçon fautive ; L manque. — Cf. pour ce trait, Schwan-Behrens, Gramm., p. 138 (§ 280).