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INTRODUCTION. — CHAPITRE V

Quelques cas spéciaux d’élision sont à noter : qu’ pour qui (cas-sujet du pron. rel.) 1866, 2292, 2665, 2717, 3504, 3777, 3946, 4920, 5699, 5908, 5994 ; [1] (pron. indéf.) 317 ; qu’ pour quoi (pron. interr.) 1024, 4963 (cf. 380, 998) ; c’ (s’) pour ce (comme régime ou après une prép.) 1922, 2762 ; l’ pour li (outre devant en) 1579.

Concernant la morphologie il y a à observer les faits suivants.

Les noms féminins de la 3e déclinaison latine présentent au cas-sujet sing. tantôt la désinence -s, tantôt la forme du cas-régime. Il y a à la rime, d’un côté : fainz (fames) 4777, aparanz 13, apendanz 3915, avenans, avenanz 23, 3907, granz 2, 18, 25, 3004, 3913, pesanz 24, sachanz 4 [2], vivanz 3911, crestientez 5653 [3], desleautez, desloiautez 3572, 4406, mortalitez 2533, 5010, pitez 5666, plentez 2527, veritez 105, 2158, 2958, 3571, 4379, 4418, 6076, destrutions 2467, nois (nivem + -s) 1213 ; de l’autre : fain 6150, Isaut 5047, apendent 6323, gent 1222, moilier 5210, chançon 240, destruction 1283, maison 4970, 6209, color 3378, folor 5550, tabor 905. Il résulte clairement de ces exemples que l’auteur se servait indifféremment des deux formes, de la primitive avec -s, et de l’analogique [4].

Le féminin des adjectifs de la 3e déclinaison latine

  1. Le copiste écrit presque toujours que pour qui, trait essentiellement lorraïn, Il nous semble tout à fait improbable de considérer, avec M. A. Tobler (Verm. Beïtr., I², 123, note), ce que comme l’adv. rel. que. Selon nous, il y a ou bien dévéloppement de qui en que en syllabe atone non-initiale (effet de phonétique syntaxique), ou bien influence analogique du cas-régime.
  2. Cas incertain ; il y a là peut-être un fém. plur. (Une genz en isirent qui mout furent sachanz).
  3. Cas conjectural. Le ms. (P) donne : lor de la crestiente (: -ez), que nous avons corrigé en : l’or qu’a la crestientez.
  4. On sait d’ailleurs que les opinions diffèrent sur la priorité de la forme avec -s ; cf. W. Meyer-Lübke, Gramm. des langues rom. II, 32 (§ 21).