Page:Anonyme - Guillaume de Palerne.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tantinople. Les comtes de Hainaut et de Flandres, à cette époque, encouragèrent les lettres et protégèrent les poëtes. C’est à Philippe d’Alsace, comte de Flandres, mort en 1191, que Chrestien de Troyes dédia son roman de Cliges. Baudouin V, comte de Hainaut, au dire de Fauchet, trouva à Sens un manuscrit qui contenait la vie de Charlemagne, et il le donna à sa sœur, cette même Yolande, qui le fit traduire également ; aussi ce Baudouin pourrait-il bien être le comte de Hainaut auquel fut dédié le roman de l’Escouffle, que nous trouverons toujours réuni à Guillaume de Palerne dans les manuscrits que nous citerons ; la couleur orientale empreinte dans ces deux récits, les allusions à l’empire de Grèce que le second nous peint si riche et si puissant, devaient plaire aux membres d’une famille qui régna à Constantinople ; nous y voyons une présomption de plus en faveur de l’opinion de sir Fr. Madden. M. Littré, dans son analyse, propose une comtesse Yolande de Nevers, qui épousa en 1265 Jean Tristan, fils de saint Louis, et qui pourrait bien être, dit-il, celle qui est désignée dans notre poëme ; mais cette désignation, la bonne comtesse Yolande, ne devait s’adresser qu’à une princesse assez généralement connue pour qu’il n’existât aucune incertitude à son égard, et, si nous avons à choisir entre les deux Yolande, il ne nous paraît guère douteux que ce ne soit la comtesse de Hainaut que le trouvère ait voulu désigner, de préférence à toute autre. Enfin l’auteur de la translation en prose, qui vivait au XVIe siècle, soit sur l’autorité d’un document, soit