Page:Anonyme - Huon de Bordeaux, chanson de geste.djvu/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
c
Sommaire.

accompagné d’Esclarmonde, apporte des vivres aux prisonniers. Huon et lui s’embrassent tendrement. Esclarmonde leur offre un moyen de recouvrer la liberté. Elle hait son père, dit-elle, parce qu’il ne veut croire qu’à Mahomet. Le soir, quand il sera endormi, elle armera les prisonniers et les conduira au lit de l’amiral. C’est elle-même qui lui donnera le premier coup, et, certes, sans ressentir le besoin de s’en confesser. Mais Huon refuse la liberté à ce prix, et aime mieux attendre plus longtemps sa délivrance. P. 185-187.

Cependant la nouvelle de la mort de l’Orgueilleux est parvenue à son frère Agrapart. — Il a fait armer ses gens et a poursuivi le meurtrier jusqu’à Babylone. — Portrait hideux du géant Agrapart. — Son entrevue avec Gaudisse. — Agrapart reproche à l’amiral de n’avoir pas fait pendre Huon et de s’être contenté de l’emprisonner. Il lui fait entendre de terribles menaces, et consent cependant à vider la querelle par un combat singulier. S’il est vaincu, il laissera Gaudisse en paix ; vainqueur, il exigera de lui un tribut de quatre deniers et l’hommage lige. — L’amiral accepte ; mais aucun de ses hommes n’ose joûter contre le géant. — Consternation de Gaudisse. — Sa fille, qui le voit pleurer, lui avoue que le messager français n’est pas mort et lui propose de le donner pour adversaire à Agrapart. « Qu’on me l’amène, dit l’amiral, et s’il consent à me servir de champion, il peut compter sur mon amitié. » — Esclarmonde et Jérôme courent délivrer le prisonnier. — « Voyez-vous ce Sarrasin en armes, dit l’amiral à Huon ? aucun de mes hommes n’a le courage d’accepter son défi. Si vous y consentez, et si vous pouvez m’acquitter envers ce Turc, je vous laisserai retourner dans votre