Ces trois derniers vers, comparés à ceux qui les précèdent, ne marquent-ils pas l’origine de leur auteur ?
Un peu plus loin, le duc Naimes conseille à Charlemagne de prendre du repos dans quelque résidence importante ; il n’a garde d’oublier Saint-Omer :
Alés vous ent à Rains l’arcevesquié,
A Saint Omer, u ens el borc d’Orliens,
U à Paris, en vo palais plenier[1].
Lorsque Huon part pour Babylone, le pape lui donne une lettre de recommandation pour un marin qui a la garde du port de Brindes, et qui s’appelle Garin de Saint-Omer (s’attendrait-on à ce nom ?)
Là trouverés Garin de Saint Omer ;
Ses cousins estes et li miens en non Dé[2].
Plus d’un personnage du poëme ne manque pas de jurer par le cors Saint Omer[3].
Huon de Bordeaux a une cousine qu’il n’a jamais vue et qu’il rencontre au château de Dunostre, où elle est depuis longtemps prisonnière. De quel pays êtes-vous ? lui demande-t-il.
Certes, dist ele, sire, vous le sarés :
Je fui voir née del borc de Saint Omer,
Et si fui fille le conte Guinemer,
Nieche Sewin, de Bordiax la cité[4] »