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xiv
Préface.

Ces trois derniers vers, comparés à ceux qui les précèdent, ne marquent-ils pas l’origine de leur auteur ?

Un peu plus loin, le duc Naimes conseille à Charlemagne de prendre du repos dans quelque résidence importante ; il n’a garde d’oublier Saint-Omer :

Alés vous ent à Rains l’arcevesquié,
A Saint Omer, u ens el borc d’Orliens,
U à Paris, en vo palais plenier[1].

Lorsque Huon part pour Babylone, le pape lui donne une lettre de recommandation pour un marin qui a la garde du port de Brindes, et qui s’appelle Garin de Saint-Omer (s’attendrait-on à ce nom ?)

Là trouverés Garin de Saint Omer ;
Ses cousins estes et li miens en non Dé[2].

Plus d’un personnage du poëme ne manque pas de jurer par le cors Saint Omer[3].

Huon de Bordeaux a une cousine qu’il n’a jamais vue et qu’il rencontre au château de Dunostre, où elle est depuis longtemps prisonnière. De quel pays êtes-vous ? lui demande-t-il.

Certes, dist ele, sire, vous le sarés :
Je fui voir née del borc de Saint Omer,
Et si fui fille le conte Guinemer,
Nieche Sewin, de Bordiax la cité[4] »

  1. P. 3.
  2. P. 77.
  3. Voyez, par exemple, p. 127.
  4. P. 144.