Page:Anonyme - Huon de Bordeaux, chanson de geste.djvu/62

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Préface.

Tout le poëme a été refait ainsi en vers de douze syllabes, car il n’y a pas à penser que cette version soit antérieure à celle que nous publions.

Le passage que nous venons de rapporter correspond à celui qu’on lit ci-après, p. 13 de notre édition, et qui raconte le départ de Bordeaux des messagers envoyés par Charlemagne à la duchesse.

Voici la fin du poème dans ce manuscrit.

Après avoir raconté comment Huon fit sa paix avec l’empereur, le poète ajoute :

Et par icelle paix dont je fais parlement
Fust fais ung mariage, se l’istore ne ment,
De Clarisse la belle et du noble Flourent ;
Mais n’est pas en ce livre, car il prent finement,
Ains est ens ou rommant, par le corps saint Climent,
De Croissant, cilx de Romme qui moult ost hardement,
Qui fust filx à la fille Clarisse o le corps gent,
Qui par le voloir Dieu, le pere omnipotent,
Fust cangiée sa char, le livre le m’aprent,
Et se devint uns homs o gré du sapient[1].
Yde avoit à nom, le mien corps point ne ment,
Si espousa la fille l’empereur vrayement
De Romme le maiour, qui moult ost hardement,
Qui ost nom Béatris, le corps avoit moult gent.
Et de ces deux segneurs dont je fais parlement
Issist le ber Croissant qui tant fust excellent.
Qui moult souffrist de maulx contre paienne gent
Avant qu’i possessa, de terre nullement ;
Mais enfin possessa, l’escripture l’aprent,

  1. Cette partie du roman contenue dans la version de Turin est ici supprimée par le réviseur.