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xix
i. — analyse du poème

Réjouissances à l’occasion du mariage d’Anseïs de Blois, proclamé roi de Jérusalem, avec Dionès ; baptême d’Aquilant, qui est décidé à accompagner Roland en Occident (-14022). Roland annonce son intention de partir, et le soudan autorise son fils Sanson, qui le désire vivement, à partir avec lui (-14103). Roland fait de sages recommandations au roi Anseïs et donne à Hugues l’ordre de préparer le départ ; il résiste aux instances qui lui sont faites pour le garder encore, mais promet de revenir quand l’Espagne sera conquise ; il refuse d’emmener avec lui tous ceux qui s’offrent, sauf Hugues, Sanson et Aquilant (-14161) ; il fait ses dévotions aux

    fondre en un seul deux récits en prose italienne, celui de la Spagna en prose de la bibliothèque Albani (dont les rubriques seules sont connues) et celui du Viaggio publié par M. Ceruti ; il aurait fallu tenir compte aussi de la Spagna en vers. La critique de ces différents textes n’est pas assez avancée pour qu’on puisse démêler à coup sûr ce que chacun d’eux a emprunté de ce qu’il a inventé ; cf. ci-dessous, pp. lxxxi-iii). Le roman franco-italien d’Aquilon de Bavière touche aussi cette partie des aventures de Roland en Orient et paraît reposer directement sur le texte de notre chanson de geste, mais son témoignage est très laconique (voir mes Nouv. rech., p. 33 ; cf. Romania, XI, 566). Voici le sommaire des événements qui forment la trame de ces récits : « Le retour offensif de Malcuidant est repoussé, et Roland tue Polinore, frère de Pélias, à qui Malcuidant avait confié le commandement de son armée ; Malcuidant se rembarque pour préparer une nouvelle expédition. Roland refuse pour la seconde fois la main de Dionès et décide le soudan à venir mettre le siège devant Jérusalem. D’autre part, Hugues de Blois et son frère Anseïs, partis à la recherche de Roland, sont entrés au service de Malcuidant et l’aident à défendre Jérusalem, sans se douter que le bailli de Perse, qui commande l’armée du Soudan, est précisément celui qu’ils veulent retrouver. Dans une sortie, Hugues va se mesurer avec le « bailli », quand Roland se fait connaître. Malcuidant préparant un guet-apens pour se débarrasser de Hugues, qui lui est devenu suspect, ce dernier, prévenu à temps, tue Malcuidant et livre Jérusalem à Roland et aux troupes du soudan de Perse. Les habitants de Jérusalem, ainsi que le Soudan, sa famille et ses sujets, se convertissent au christianisme : parmi eux se trouve Aquilant, autre frère de Pélias, qui doit accompagner Roland en Occident et dont l’Entrée d’Espagne nous racontera la mort en Espagne. La main de Dionès, refusée par Hugues, est accordée à Anseïs, frère de Hugues, qui est proclamé roi de Jérusalem. »