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LA FRANCE

tion en Asie, non-seulement à notre influence politique en Europe, mais encore à notre tranquillité intérieure ;

Qu’il est urgent, indispensable pour notre pays, d’avoir des possessions dans les mers asiatiques ;

Qu’enfin le nœud de la diplomatie européenne, depuis un siècle, se trouve moins en Europe que dans ces riches contrées qui ont fait rêver les conquérants de tous les âges, dans cette patrie de l’or, des diamants, du soleil et des hommes, l’Asie.

II

Pendant la glorieuse administration de Dupleix, la France était en Asie la seule puissance vraiment aimée, crainte et respectée.

Ses établissements étaient florissants, et l’influence de ses armes et de sa marine avaient fait d’elle la reine des mers de l’Inde.

Toutes les nations d’Europe, pour naviguer dans ces parages, arboraient le pavillon français, qui représentait aux peuples de l’Asie une sorte de nationalité collective européenne, comprise sous le nom générique de Francs.

Dupleix avait résolu d’attacher l’empire mogol à la couronne de France, et il était en mesure de le faire.

« Voulez-vous le royaume de Tanjaour, écrivait-il aux directeurs de la Compagnie, dites un mot, je l’aurai à votre heure et à votre convenance ; si telle autre province vous plaît encore, parlez, vous dis-je, elle est également