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DANS LES MERS ASIATIQUES.

des troubles chez ses voisins, parce qu’il en redoutait la contagion pour lui-même, elle, au contraire, inattaquable, n’avait rien à en craindre et ne pouvait que s’en réjouir.

Il était de son intérêt que tous les peuples fussent en trouble, car alors elle seule, tranquille, augmentait ses colonies, abaissait les autres puissances et faisait entrer partout les produits de ses manufactures.

Aussi tous ses ministères successifs ont été les instigateurs des discordes et des troubles de l’Europe, dirigeant leurs menées et leurs intrigues contre toutes les nations et surtout contre celles qui possédaient une marine ou que leur position géographique rendait capables d’en posséder une. Le haut clergé, tiré de l’aristocratie, ajouta à la question politique la question religieuse, et dirigea contre les nations non-protestantes la fureur de ses attaques.

La France, l’Espagne, l’Italie, la Russie, nations possédant de vastes côtes maritimes, en même temps que leurs rivales religieuses, ont été les plus en butte à leurs intrigues.

La France surtout, l’ennemie naturelle de leur odieuse prépondérance, celle qui pouvait un jour leur reprendre l’Inde, était l’objet de leurs attaques les plus passionnées.

Est-il besoin de rappeler la conduite de tous les ministres anglais depuis Pitt jusqu’à Palmerston ?

N’ont-ils pas, par l’influence de leur or et de leur diplomatie, ameuté contre nous toutes les puissances ?

Ils ont fait les coalitions du premier empire, ils ont fait les traités de 1815, ils ont organisé les humiliations du règne de Louis-Philippe.