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LA FRANCE

nouvelle carrière à ceux de ses enfants qui ont échoué dans la vie ou même à ceux dont l’intelligence ou l’ambition trop vaste ne pourraient se maintenir dans son sein.

Or aucune des colonies qu’elle possède aujourd’hui ne peut convenir à cet usage.

L’Algérie, sous l’influence d’une administration éclairée et intelligente, sera bientôt sans doute une des gloires et des richesses les plus brillantes de la France.

Mais cette magnifique possession, pour l’accomplissement de si belles promesses, demande des bras, des travailleurs, des agriculteurs.

Voudra-t-on faire labourer la terre de cette contrée par des hommes intelligents, incapables d’un travail manuel et pouvant accomplir des œuvres plus précieuses ?

Personne n’y penserait.

Quelle différence existe-t-il donc entre les colonies que nous possédons et l’Inde où l’Angleterre envoie ses cadets ?

Dans l’Inde, comme dans tous les pays de l’Asie et de l’Afrique orientale, la main-d’œuvre est à un prix tellement minime qu’il mérite de fixer l’attention.

Un ouvrier hindou gagne 25 centimes par jour, ses besoins sont si peu considérables, qu’il peut avec ce salaire vivre et nourrir une femme et des enfants.

Cette question, qui, au premier abord, paraît d’une faible importance, est tout simplement la base fondamentale du succès de toutes les colonies asiatiques.

En effet, tout homme qui se placera comme intermédiaire entre des ouvriers travaillant à ce prix et des pays civilisés profitera de toute la différence de salaire qui existe entre les deux contrées.